Cet ouvrage, paru en janvier 2005 aux éditions Arléa, se présente sous la forme d'un entretien entre Jean-Claude Guillebaud, journaliste, et l'économiste Jean-Paul Fitoussi. Ce dernier bénéficie d'une grande renommé puisqu'il est à la fois professeur à l'IEP de Paris, président de l'Observatoire Français des Conjonctures Economiques (OFCE) et éditorialiste au Monde. Il est l'auteur de plusieurs autres ouvrages dont Le débat interdit (Arléa, 2000) et La démocratie et le marché (Grasset, 2004). Dans ces différentes parutions revient la question de la place de l'économie dans le débat démocratique, et celle plus générale du rapport entre économie de marché et démocratie. Si ces points sont à nouveau abordés dans ce livre, la discussion entre les deux hommes par cette fois d'un constat simple : en France c'est certain, mais semble-t-il aussi dans l'Europe en général, de nombreuses réformes, aux répercussions sur les rapports sociaux importantes, mal perçues au sein des populations sont justifiées par un discours des politiques dominé par l'idée que « nous n'avons plus de choix ». Or, cette « politique de l'impuissance » comme l'appelle l'économiste, suscite chez lui une interrogation à laquelle il tentera de répondre : comment les politiques ont-ils pu abdiquer leur pouvoir de décision pour se plier à un certain dogmatisme économique, laissant s'installer partout en Europe une crise sociale profonde et durable ?
Ainsi, il semblerait que cette « politique de l'impuissance » soit le fruit de contraintes plus ou moins imaginaires que les gouvernants ont invoqué pour justifier certains échecs. Or, il apparaît que cette réaction représente aujourd'hui une entrave certaine à l'expression de la démocratie en Europe.
[...] Ainsi, il semblerait que cette politique de l'impuissance soit le fruit de contraintes plus ou moins imaginaires que les gouvernants ont invoqué pour justifier certains échecs. Or, il apparaît que cette réaction représente aujourd'hui une entrave certaine à l'expression de la démocratie en Europe. De l'impasse des années 80 à celles de la mondialisation à la construction européenne Pour expliquer comment ces justifications politiques par la contrainte se sont mises en place, J.P Fitoussi remonte aux différentes victoires électorales de la gauche en Europe, et tout spécialement à celle du parti socialiste en France en 1981 derrière la personne de François Miterrand. [...]
[...] La politique de l'impuissance Jean-Paul Fitoussi Cet ouvrage, paru en janvier 2005 aux éditions Arléa, se présente sous la forme d'un entretien entre Jean-Claude Guillebaud, journaliste, et l'économiste Jean-Paul Fitoussi. Ce dernier bénéficie d'une grande renommée puisqu'il est à la fois professeur à l'IEP de Paris, président de l'Observatoire Français des Conjonctures Economiques (OFCE) et éditorialiste au Monde. Il est l'auteur de plusieurs autres ouvrages dont Le débat interdit (Arléa, 2000) et La démocratie et le marché (Grasset, 2004). Dans ces différentes parutions revient la question de la place de l'économie dans le débat démocratique, et celle plus générale du rapport entre économie de marché et démocratie. [...]
[...] Cette politique de désinflation compétitive étant particulièrement impopulaire, est alors apparue pour la première fois en France depuis la guerre la rhétorique de la contrainte économique. Les dirigeants ont donc tenté de faire admettre comme un impératif de survie ce qui n'était en fait qu'un choix de politique économique. Mais si l'auteur admet que cette politique de désinflation compétitive, aux conséquences sociales désastreuses, avait bien des raisons conjoncturelles d'exister, il s'indigne surtout du fait qu'elle soit désormais un élément structurel des politiques économiques, au point de s'être constitué en tant que but en soit. [...]
[...] En fait, il regrette surtout que l'intégration européenne ne se fasse que sur le plan économique et que l'intégration politique soit mise de côté puisqu'elle rend l'UE vulnérable. En effet, les pays de l'UE se sont inspirés du modèle libéral américain en décidant d'ouvrir leurs frontières et de s'exposer à la concurrence extérieure tout en neutralisant les outils nécessaires à une politique de relance monétaire et budgétaire efficace en cas de crise. Alors que les EU disposent de la FED pour pratiquer une politique monétaire favorisant l'emploi ou la consommation, la BCE n'est chargée que d'œuvrer pour la stabilité de la monnaie unique, indépendamment de la situation des marchés de l'emploi dans les différents pays de la zone euro. [...]
[...] L'idée de fond est donc de dire que tel ou tel point n'a pas à être discuté puisque c'est l'Europe qui l'impose. Mais ce tabou autour des questions (européennes surtout) a pour l'auteur de très graves conséquences, particulièrement à la veille du vote sur le traité constitutionnel européen. En effet, il le juge antidémocratique dans le sens où il aura pour effet de graver dans le marbre des éléments de politiques économiques (stabilité du déficit budgétaire, privatisation de nombreux secteurs publics, garantis de la concurrence) et pas simplement les grandes orientations théoriques du projet européen (chômage minimum, bien-être maximal des populations Ce traité constitue donc pour J.P Fitoussi un signe de l'affaiblissement du caractère démocratique de l'Union Européenne puisque tous ces éléments de politiques économiques ne pourront plus être sujets à discussion. [...]
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