Il s'agit d'un ouvrage conceptualisant les fondements du Marxisme et notamment les notions de matérialisme historique et de conscience de classe. Face aux prémices de la révolution industrielle et aux bouleversements sociaux qu'elle induit, Marx théorise l'évolution des sociétés. Mais comment parvient-il a établir ce phénomène universel et immuable, présenté comme une véritable loi scientifique explicative des bouleversements que connaît la société tout au long de son histoire ?
[...] Alors commence une ère de révolution sociale. B. Le bouleversement social corrélatif Jamais une société n'expire avant que soient développées toutes les forces productives qu'elle est assez large pour contenir. Ainsi, pour Marx, ce sont les hommes eux-mêmes victimes de l'exploitation de l'Etat capitaliste - qui vont l'anéantir en aggravant encore ses contradictions, pour qu'elles conduisent, enfin, à l'effondrement total de l'Etat. L'homme est ainsi à la fois victime et maître de son destin : victime aveugle de sa propre exploitation d'abord, mais fossoyeur éclairé ensuite des superstructures qui l'aliènent dès lors qu'il a développé une conscience de classe. [...]
[...] Reste que derrière la brillante analyse, mêlant histoire, philosophie et économie, les faits n'ont pas corroboré la prophétie marxiste. L'unique tentative véritable de mise en pratique de la philosophie marxiste s'est développée en Russie à partir de 1917. Mais le fait est que la société russe de l'époque ne correspondait nullement aux nécessités de la révolution sociale telles que théorisées par Marx. L'absence de rapports de production suffisamment développés ne pouvait en effet que conduire à l'échec du Léninisme. Un échec qui évoluera d'ailleurs rapidement en une dictature totalitaire. [...]
[...] La conscience de classe représente la prise de conscience par le prolétariat de sa situation d'exploitation, liée à soustraction de la plus- value opérée par les propriétaires des moyens de production. Cette aliénation de l'homme par l'homme est une situation universellement présente dans l'Etat capitaliste. Mais elle n'est pas pour autant connue des hommes qui la subissent. L'apparition de la conscience de classe est donc une étape fondamentale dans la philosophie marxiste de l'histoire. Elle constitue la charnière entre deux formes de l'Etat, entre deux superstructures. [...]
[...] Sans pour autant nier l'existence, dans la philosophie marxiste, de la planification de la dictature du prolétariat (phase révolutionnaire d'élimination de la classe bourgeoise nécessairement sanglante), le marxisme n'a rien de comparable avec les thèses racistes et les projets eugéniques de Hitler. La ressemblance des crimes ne doit pas masquer le profond antagonisme des projets. Aussi est-il important aujourd'hui de dépasser le complexe de la tragique expérience sino-soviétique, et de s'affranchir des carcans idéologiques, pour lire enfin, avec les yeux de l'objectivité, la philosophie marxiste de l'histoire. [...]
[...] Ainsi pourrait-on résumer la vision politique que développe Marx dans l'ensemble de son œuvre : une conception politique de l'histoire fondant l'évolution des sociétés dans un processus immuable et naturel, qu'il observe et théorise. Karl Marx naît à Trèves, en Allemagne, le 5 mai 1818. Issu d'une famille bourgeoise, il étudie le droit avant de devenir journaliste à la Gazette Rhénane. Dès 1843, il se distingue en publiant une Contribution à la critique de la philosophie de Hegel, auteur alors considéré comme penseur officiel incontournable en Allemagne. Devenu directeur des Annales franco-allemandes, Marx rencontre à Paris Friedrich Engels, de sept ans son cadet, avec qui il débute une longue et fructueuse collaboration. [...]
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