L'essentiel de l'œuvre de Karl Polanyi pourrait être synthétisé en deux grands thèmes : le dés-encastrement de la sphère économique par rapport aux autres activités de la société, et la mort du libéralisme économique. L'œuvre s'intitule "La grande transformation – Aux origines politiques et économiques de notre temps". Par "Grande transformation", il faut comprendre le bouleversement des années 1930 qui a conduit à notre système économique contemporain. L'équilibre des puissances doit être maintenu pour assurer le fonctionnement régulier du système international, système régi par l'étalon-or, et fonctionnant selon les règles du marché autorégulateur que l'Etat libéral doit arbitrer (dans la limite de ses frontières).
[...] Karl Polanyi ira même encore plus loin dans son analyse : Au lieu que l'économie soit encastrée dans les relations sociales, ce sont les relations sociales qui sont encastrées dans le système économique Selon l'auteur donc, l'économie serait même devenue l'activité prédominante. Mais à tout changement ses conséquences. En effet, dans une civilisation, où désormais le profit est mis en avant, l'homme est alors machinalisé et vidé de toute humanité. Les incidences de la dominance de la sphère économique ne sont donc pas à négliger. Celle-ci ne se contente pas de soumettre la sphère sociale à son bon vouloir : elle procède à son anéantissement, lent certes, mais certain. [...]
[...] Dans les années 20, c'est le retour des questions sur le gouvernement populaire et sur l'interventionnisme politique après l'échec international. L'Etat pense alors qu'il est impératif de rétablir le système monétaire international. Mais cette mesure échouera. L'agitation ouvrière ne cesse de croître et fait peur aux patrons. On assiste alors à une paralysie sur le plan économique et politique .Par conséquent, on aboutit à ce qu'appelle Karl Polanyi "La Grande Transformation" soit la mort du libéralisme et l'avènement du totalitarisme national socialiste."Et le rôle dirigeant reviendrait par force à ceux qui offraient une issue facile, quel qu'en fût le prix ultime."Dans cette phrase Polanyi cherche à nous faire passer le message comme quoi toutes les conditions sont réunies pour que le fascisme puisse s'installer. [...]
[...] Son livre a permis la compréhension de son époque, de ce qu'il se passait. Dans le chapitre intitulé «Naissance du credo libéral», une phrase résume bien la place du marché par rapport au libéralisme: les marchés libres n'auraient jamais pu voir le jour si on avait simplement laissé les choses à elles- mêmes.». Polanyi montre ainsi que ce sont les hommes eux-mêmes qui ont tout créé, de façon naturelle. Ce n'est donc pas la nature qui est à l'origine du marché, cette distinction est fondamentale. [...]
[...] On peut noter qu'il prend comme exemple du philosophe Adam Smith la division du travail qui dépend de l'existence de marchés De ce fait il définit un homme économique acteur fondamental pour l'économie avec des procédés essentiels (redistribution). A cela s'amène donc une économie capitaliste dans le chapitre 5 et 6.L'auteur montre que les échanges et le troc favorisent la montée de l'économie. D'autre part, il explique le principe par lequel les relations sociales sont encastrées dans le système économique et non l'inverse. [...]
[...] Mais paradoxalement, il affirmera que c'est cette même dislocation sociale qui permit de conforter le progrès industriel. Le marché autorégulateur ne peut donc pas être séparé de cette désocialisation de l'individu car elle en est même une conséquence évidente. Par la suite, l'abandon de l'étalon-or comme fondement de toute valeur mettra fin à l'existence d'un marché autorégulateur. Même si au cours du XXe siècle il en conservera l'appellation, son fonctionnement en sera profondément perturbé par la surabondance d'un interventionnisme Etatique. [...]
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