L'économie capitaliste a une géographie : un centre (niveaux de richesse les plus élevés, capacités d'innovation et de décision les plus importantes), et une périphérie (dominée, institutions et structures sociales plus fragiles). Il existe un clivage permanent et historiquement, de fortes variations des relations entre le centre et sa périphérie.
Les impulsions économiques (croissance, innovations et crises) se sont diffusées plus ou moins vite et par différents canaux. Les marchés de biens et de capitaux permettent d'expliquer cette transmission variable : degré d'intégration internationale des économies, structure des marchés sur le plan financier.
Au début des années 90, apparaît un nouveau régime d'interaction entre le centre et la périphérie avec des nouvelles économies émergentes, une libéralisation des mouvements de capitaux. Cependant, cela a impliqué de grands changements structurels et des risques nouveaux qui engendrent un cycle de crises.
Mais le cycle de crises des années 90 est différent de celui des années 80 :
- des dynamiques économiques centrées sur les bilans privés et les banques, et non plus sur les finances publiques et la monnaie
- une récession plus courte et plus violente
- de nombreuses séquelles sur le plan social et dans les systèmes financiers
- sur le plan externe, diffusion plus ample et plus rapide de la crise sur les marchés de capitaux internationaux. De plus, on a un phénomène exceptionnel : une convergence centripète de la contagion.
Cette montée des risques remet en question les stratégies de gestion de crises et les acteurs qui en avaient la charge : non seulement, au plan national, les institutions publiques ont été paralysées par les crises de marché, mais cela concerne aussi les institutions multilatérales (FMI).
Les objectifs sont donc d'analyser les nouvelles dynamiques de crise financière, et de rendre compte des diverses stratégies adoptées face à ces crises, les hypothèses sur lesquelles elles reposaient, les raisons de leur éventuel échec. Ainsi, on pourra mieux comprendre la nouvelle phase de globalisation. On s'appuiera sur des outils standards de la science économique afin de rendre compte des situations extrêmes créées par les crises financières et monétaires.
Même si de nombreux travaux ont été réalisés sur les dynamiques de changes et la contagion des marchés d'actifs internationaux, les mécanismes d'extension de la crise financière interne à l'économie demeurent inconnus. Le succès de la spéculation a entraîné les banques dans une crise qui s'est répandu dans un énorme black-out. La connaissance si limitée des mécanismes de crise interne serait en partie une explication à la difficulté à leur répondre efficacement.
[...] Cette règle était établie au XVIIe siècle et avait pour objet unique de coordonner les créanciers face au failli. Son abandon mettait en question la définition de la "discipline des marchés" et affectait directement une règle du jeu social. Au cours du XIXe siècle, les opposants à la règle de faillite ont inlassablement mis en avant les principes fondateurs d'une société libérale. Derrière la faillite se profilait déjà cet ennemi intime de la vertu capitaliste: l'aléa moral. Ainsi, dans ce terme on observe le trait distinctif d'une société déjà libérale au plan économique, mais encor pré moderne au plan politique et institutionnel. [...]
[...] Les entreprises bénéficiaient d'une très large immunité de non-paiement. Contrairement à expérience de l'Europe centrale les défauts de paiement n'ont jamais été réprimés, limitant les incitations à l'ajustement et aux efforts efficacité productive. A partir de 1995 avec la désinstallation, cette situation s'est traduite par une multiplication de méthodes de paiements non monétaires (règlement en nature des salariés, troc entre les entreprises). Le trait caractéristique est que le règlement des échanges ne répond pas à une obligation commune. Donc on n'a pas établi un ordre monétaire. [...]
[...] Donc l'émigration d'une partie de la population, entraîne une perte de capitaux dans les secteurs clés commerce, finance etc). Ainsi le pays connaît une période de transition chaotique, avec une économie politique volatile Crise de liquidité et hyper-inflation : des sœurs jumelles? L'effondrement de l'économie indonésienne entre novembre 1997 et janvier 1998, est un évènement majeur sur le plan théorique et historique, car elle s'est déroulée avec un enchaînement rapide et ne répond pas aux relations habituelles de causalité économique. [...]
[...] Pour la Corée, les tensions bancaires et industrielles ont été très forte, mais il n'y a pas eu de prolongation d'accidents de paiement et de faillites, ce qui suggère qu'il n'y ait pas eu d'extension de défauts tactiques. Le succès coréen, renvoie à la préservation des canaux de collecte et de transfert de l'information, entre les sphères publique et privée, avec un soutien aux banques coréennes sous la forme d'injonction de liquidité contrôlée. Dès le printemps 1997,les crédits en devises de la Banque centrale sont alloués aux banques commerciales, la bonne utilisation des ressources étant de nouveau vérifiée en ex post, pour limiter la possibilité de fuite incontrôlée de capitaux au maximum. [...]
[...] Mais cette économie présentait de graves défauts de construction. Ainsi, l'effet respectif des vices cachés de la croissance , qui s'oppose à la logique de contagion, l'amorce de la crise indonésienne se trouve nettement sur ce second coté. Puis ,à partir du mois de novembre jusqu'au mois de janvier, la crise est devenue extrêmement violente, en passant par une série de ruptures systémiques, qui ont abouti à la destruction du système bancaire, à un défaut de paiement sur la dette privée et enfin à l'effondrement de la valeur interne et externe de la monnaie nationale, ainsi de ses fonctions régulatrices. [...]
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