Un nouveau modèle économique (titre original : Developpement as Freedom) l'ouvrage qu'Amartya Sen, prix Nobel d'économie en 1998, a écrit en 2003 débute par le constat accablant de la concomitance d'une croissance sans précédent des richesses au cours du siècle passé et de la persistance d'une pauvreté endémique, caractérisée par l'absence de « capacité de vivre la vie que l'on a raison de souhaiter » alors que les théories et les tentatives d'aides au développement se sont développées depuis plusieurs décennies.
La vie d'Amartya Sen est marquée par la double culture d'un natif du Bengladesh en 1933, ayant débuté ses études en Inde avant de les achever dans les universités les plus prestigieuses d'Occident, dont il deviendra plus tard l'une des grandes figures (professeur à Harvard et directeur du Trinity College de Cambridge). Après avoir concentré ses recherches sur la théorie économique du choix des techniques et de la croissance, il se tourne vers deux autres domaines : la théorie du bien-être et celle du choix collectif.
Pourtant ce sont ses recherches sur le développement humain, la pauvreté et la famine qui le font reconnaître et dans lesquelles il est le plus impliqué, ayant participé à la conception de l'IDH (indice de développement humain) et étant conseiller du développement humain au PNUD. Par ailleurs, il a participé à la mission de réflexion sur le changement des instruments de mesure de la croissance française, confié par Nicolas Sarkozy en 2008. D'autre part, et c'est ce qui rend la vision de l'auteur si large, A. Sen a aussi étudié la philosophie, notamment la philosophie morale et politique.
Le parcours singulier de Sen est à mettre en parallèle avec l'originalité de son ouvrage dans la littérature de l'économie du développement sur le fond et sur la forme.
[...] L'auteur y rétorque que les populations, même pauvres, ont souvent bien compris l'importance de doits civiques, comme le montre le rejet ferme de la population face à la politique d'état d'urgence d'Indira Gandhi qui les privait de ces libertés. Cet espace de débat public revêt toute son importance lorsqu'on met en exergue, comme le fait A. Sen, qu'il permet une prise de conscience collective et par la suite l'apparition de nouvelles normes sociales et culturelles. L'exemple le plus probant est celui du Kerala qui, grâce aux seuls bienfaits démocratiques pré-cités, a réussi à atteindre une natalité de 1,7 enfant par femme, c'est-à-dire une natalité plus basse que celle de la Chine enfant par femme) qui a pourtant pratiqué les mesures coercitives de l'enfant unique. [...]
[...] Mais ce sont ses recherches sur développement humain, la pauvreté et la famine qui le font reconnaître et dans lesquelles il est le plus impliqué, ayant participé à la conception de l'IDH et étant conseiller du développement humain au PNUD. Par ailleurs, il a participé à la mission de réflexion sur le changement des instruments de mesure de la croissance française, confié par Nicolas Sarkozy en 2008. D'autre part, et c'est ce qui rend la vision de l'auteur si large, A. Sen a aussi étudié la philosophie, notamment la philosophie morale et politique. [...]
[...] Nous saluons tout de même l'oeuvre de l'auteur, tant pour son brillant travail conceptuel que pour ses préconisations plus concrètes, et nous espérons que cette nouvelle approche du développement inspirera les dirigeants politiques, tout autant que les citoyens du monde entier. [...]
[...] La solution consisterait donc à définir les droits de l'homme comme des revendications morales qui ne soient pas associées à des droits codifiés. Deuxièmement, on critique la forme de la politique des droits de l'homme; c'est ce que l'auteur qualifie de critique de cohérence (p.303), en cela que des droits impliquent des devoirs. Or ces devoirs ne sont spécifiés nulle part. Alors comment garantir ces droits sans mentionner qui est tenu de les procurer? Il faut regarder à travers le prisme du système normatif plutôt que par celui légal. [...]
[...] noter que le titre anglais reflète bien cette idée : developpement as freedom. Si la liberté correspond au résultat à atteindre dans le modèle de Sen, c'est qu'il considère que celle-ci occupe une place centrale dans le processus de développement pour deux raisons principales : d'une part, une raison d'évaluation, il est impossible de porter un jugement sur le progrès sans le rapporter aux libertés : Une avancée est une avancée des libertés (p16) et l'ensemble des institutions (l'État, le marché, le système juridique, les partis politiques, les médias, les associations, les organisations non gouvernementales) doivent être décrites et évaluées du point de vue de leur contribution aux libertés substantielles des individus D'autre part, pour une raison d'efficacité, le développement impliquant que les individus puissent assurer leur fonction d'agent (et non comme destinataires passifs d'avantages octroyés par telle ou telle structure il faut que ces derniers jouissent d'un certain nombre de libertés préalables (libertés politique et civique notamment). [...]
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