Aujourd'hui l'UE ne semble plus jurer que par le marché et la concurrence. Pourtant il faut se souvenir que dans son histoire et dans ses mécanismes communautaires l'Europe a su imposer à la loi aveugle du marché une volonté, une politique qui ont donné des résultats qu'on ne peut qualifier que de positifs.
Lorsque la Politique Agricole Commune est lancée, au début des années soixante, la situation de l'agriculture européenne n'est pas brillante : la communauté est globalement déficitaire en produits agricoles : la CEE est la principale importatrice de produits agricoles de la planète.
La productivité dans ce secteur est loin derrière celle des Etats-Unis, née moderne et ultérieurement modernisée par l'effet dévastateur de la crise de 1929 qui a balayé des milliers de petits fermiers. Une seule donnée : la taille moyenne d'une exploitation américaine était de 200 hectares, elle atteignait à peine 7 hectares en Europe. Avec un volontarisme optimiste les six ont donné comme but à la PAC :
- de rendre l'Europe autosuffisante.
- de donner aux agriculteurs européens un revenu décent, et le faire augmenter.
[...] Un des points qui a le plus soulevé de controverse, et qui est probablement une des raisons du refus par les Français du projet de constitution européenne, est le problème de la libéralisation des services. La directive Bolkestein prévoyait de prolonger la déréglementation du marché européen par la possibilité pour un fournisseur de services de pouvoir les vendre dans n'importe quel pays tout en étant soumis à la législation de son pays d'origine. En très peu de temps, le spectre du plombier polonais s'est transformé en épouvantail. Face à un projet de constitution européenne inutilement complexe, la simplicité de cette image a profondément marqué l'opinion publique française. [...]
[...] Les agriculteurs recevaient par ailleurs des aides pour vendre à l'étranger quand les prix européens étaient supérieurs à ceux des marchés mondiaux. Le résultat a été positif au-delà de toute espérance. L'agriculture européenne est devenue largement excédentaire et les revenus agricoles n'ont cessé de s'améliorer. Par ailleurs, la CEE a accompagné en douceur les mutations structurelles (déclin du vignoble, aides au développement des agricultures du sud). Lomé : l'échec La CEE a essayé d'établir avec quelques soixante pays ACP (Afrique, Caraïbes Pacifique) des relations commerciales s'émancipant du désordre des marchés mondiaux de produits alimentaires et miniers. [...]
[...] Face à ce rejet, l'Europe est obligée non seulement de revoir sa communication : elle est désormais confrontée à l'obligation de formuler un projet clair pour son avenir. Elle va d'abord devoir faire ses comptes avec les clivages sérieux qui séparent ses 27 membres. Être nombreux c'est bien, mais plus on parle de langues plus il est difficile de s'entendre sur la voie à suivre. En attendant, certains craignent qu'après avoir retiré la directive Bolkestein, l'Europe ne nous présente sa fiancée : une directive sur les SIG (services d'intérêt général), ce qu'on appelle en France les Services Publics. [...]
[...] C'est la Commission qui est maîtresse dans ce domaine par le biais de la Direction générale de la concurrence. Des directives européennes ont été prises successivement pour l'ouverture à la concurrence des secteurs de télécommunications, du transport ferroviaire, de l'électricité et du gaz. Un des passages obligés de cette ouverture à la concurrence est la séparation entre les infrastructures, le réseau et le service. Pour que la concurrence puisse jouer (sans que l'ancien monopoleur ou le nouvel arrivant soit favorisé) on a ainsi mis en place des organismes chargés du réseau : RFF (réseau ferré de France) crée en 1997, RTE (réseau de transport d'électricité) crée en 2000. [...]
[...] L'Europe : un choix judicieux ? Introduction La construction européenne s'est faite sous les auspices du marché libre et de la libre concurrence. Cependant, pendant longtemps, la CEE a su se construire en allant contre les lois du marché. C'est avec la création de l'Union Européenne par le traité de Maastricht que le choix de l'Europe s'est dirigé vers des options plus ouvertement libérales. Une construction contre le marché Aujourd'hui l'UE ne semble plus jurer que par le marché et la concurrence. [...]
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