L'idée que chacun se fait de l'Etat providence a beaucoup évolué depuis sa mise en place à partir de 1945. D'abord synonyme de progrès et de remède contre l'insécurité sociale, ce concept se heurte de façon croissante à une remise en cause théorique d'une part et à des difficultés structurelles et des échecs dommageables pour la société d'autre part.
L'Etat providence semble ainsi incapable de s'adapter aux évolutions économiques et sociales ce qui déprécie l'idée que chacun s'en fait. Cependant, le concept d'Etat providence ne saurait être vide de tout sens. L'exemple français prouve que l'Etat providence a élargi sa sphère d'action et modernisé ses moyens tout en multipliant ses objectifs et ses interventions, particulièrement indispensables en période de crise. En revanche, pour ne pas péricliter, l'Etat providence doit redéfinir ses bases pour pouvoir atteindre les objectifs, toujours plus larges qu'il se fixe.
[...] L'Etat-providence distribue des avantages en privilégiant ce qui est opportun politiquement aux dépens de ce qui serait juste ou efficace. Moins efficace, un recul de l'Etat-providence a donc été opéré Aux Etats-Unis, dès 1983, une réforme de la Sécurité sociale est engagée. En 1995, le Congrès remet en cause le Welfare inspiré du New Deal. En Grande-Bretagne, les conservateurs ont réduit de nombreuses allocations et procédé à des coupes dans les budgets. Les pays européens ont d'abord à la fin des années 1970 répondu aux problèmes sociaux et aux engagements pris par une hausse des cotisations[10]. [...]
[...] Si chacun a pu douter de la raison d'être de l'Etat-providence, cette notion retrouve, en temps de crise tout son sens. La solidarité nationale est aujourd'hui plus nécessaire que jamais et malgré des problèmes structurels incontestables, la notion d'Etat-providence ne saurait renvoyer au néant. Il est cependant évident que le système doit être rationalisé et ses objectifs redéfinis afin d'en accroître l'efficacité et la légitimité et de lui redonner le sens qu'il mérite. Bibliographie François-Xavier Merrien, L'Etat providence, Que sais-je PUF Frédéric Gonthier, Justice sociale et action publique, Des principes à leur mise en œuvre, Problèmes politiques et sociaux, La documentation française, juin-juillet 2008 Isabelle Vacarie, Anissa Allouache, Anne-Sophie Ginon, Crise de l'Etat providence ou crise de la régulation économique ? [...]
[...] La notion d'«Etat-providence» a-t-elle encore un sens ? Résumé L'idée que chacun se fait de l'Etat-providence a beaucoup évolué depuis sa mise en place à partir de 1945. D'abord synonyme de progrès et de remède contre l'insécurité sociale, ce concept se heurte de façon croissante à une remise en cause théorique d'une part et à des difficultés structurelles et des échecs dommageables pour la société d'autre part. L'Etat-providence semble ainsi incapable de s'adapter aux évolutions économiques et sociales ce qui déprécie l'idée que chacun s'en fait. [...]
[...] En période de crise où les tensions sociales sont fortes (pauvreté, chômage) l'intervention de l'Etat-providence permet donc de préserver l'intégrité du pays. L'Etat-providence doit cependant faire évoluer la logique sur laquelle il repose pour ne pas péricliter Bien que la notion d'Etat-providence reste centrale, les difficultés structurelles auxquelles elle se heurte appellent à des évolutions : Qualifiées par certains auteurs d'Etat social actif[11] , les politiques sociales actives s'attachent à modifier les conditions dans lesquelles les individus se développent au lieu de se borner à soulager la détresse provoquée par ces conditions. [...]
[...] La Sécurité sociale fait disparaître l'incertitude des lendemains : Pour reprendre l'expression de Hatzfeld[4], le passage du paupérisme à la Sécurité sociale signifie la transformation progressive du statut salarial et permet l'entrée dans l'ère nouvelle de stabilité et de sécurité pour les travailleurs ; Il y a 50 ans, la retraite était synonyme d'extrême pauvreté. Depuis l'édification des Etats providence, les retraités ont des conditions de vie équivalente à celle des actifs[5]. Plus généralement, il a été un facteur de cohésion sociale et de solidarité. L'Etat providence a également été un facteur de régulation de la conjoncture, l'ampleur des sommes en jeu ayant permis de stabiliser le pouvoir d'achat des ménages. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture