Faillite de Lehman Brothers, Etat américain, répercussions, démantèlement des IFIS, secteur bancaire
• Peu après le déclenchement de la crise, l'Etat intervient pour aider le secteur financier
• Mars 2008 une des grandes banques d'investissement américaine, Bear Stearns, est rachetée par JP Morgan avec l'aide de la FED (financement sans condition de 30 milliards de dollars)
• En septembre, les sociétés de crédit hypothécaires Fannie Mae et Freddy Mac sont nationalisées
• Le week-end des 13 et 14 septembre 2008, deux autres banques rencontrent de graves difficultés : Merrill Lynch, mais elle est rachetée par Bank of America, et Lehman Brothers, qui fait bel et bien faillite
[...] La faillite de Lehman Brothers a relancé le débat sur le démantèlement des IFIS Les IFIS se sont renforcées avec la crise L'Etat américain a laissé Lehman Brothers faire faillite pour en faire un modèle de la fin du TBTF Au-delà du principe du TBTF c'était l'existence même de banques systémiques qui était remise en question C'est pourquoi on a évoqué la possibilité de démanteler les IFIS (institutions financières d'importance systémique) pour éviter une nouvelle crise Mais la crise n'a pas remis en cause l'existence des banques systémiques Le phénomène a d'ailleurs eu tendance à se renforcer avec la crise puisque les grandes banques US se sont agrandies en rachetant des banques : la valeur totale des actifs des 10 + grandes banques américaines a ainsi augmenté par rapport à avant la crise (de 7.810 milliards de dollars fin 2006 à 10.970 milliards au deuxième trimestre 2013, selon le cabinet SNL Financial) Il reste donc sur la liste du Conseil de stabilité financière installé en avril banques systémiques Les IFIS sont une composante essentielle du secteur bancaire Les IFIS, généralement de grandes banques à activités internationales diversifiées, présentent de nbx avantages pour le système : contribution à la croissance économique par l'offre de produits services nécessaires au développement des entreprises et en favorisant les mvts de capitaux à l'échelle mondiale, notamment vers les marchés émergents leur taille permet de réaliser d'importantes économies d'échelle (partage des infrastructures, du savoir-faire et des informations, réduction des frais fixes relatifs aux exigences réglementaires) à nuancer tout de même par les coûts supplémentaires induits par la complexité des structures. Elles contribuent à la stabilité du système économique et financier en diversifiant les risques par exemple. [...]
[...] Le taux sur le marché interbancaire au jour le jour augmente fortement, les banques ne se prêtent plus, blocage, plus de confiance L'Etat doit intervenir dans l'économie (plan Paulson 700 milliards de dollars) Compte tenu des répercussions pour le système, on aura pu minimiser l'impact de la faillite en la rendant progressive La faillite de LB a coûté in fine plus cher que n'aurait coûté son sauvetage Le principe du TBTF n'était pas à l'origine de la crise et la faillite n'a pas permis une meilleure régulation du secteur La doctrine était présente avant la crise mais n'en est pas responsable La doctrine était effectivement présente avant la crise : coût de refinancement des banques faibles grâce à une meilleure notation que les plus petits établissements, signe que la garantie implicite de l'Etat était prise en compte dans la notation Du coup, la doctrine pourrait expliquer le manque de discipline du marché et être à l'origine de la crise Mais banques # cause fondamentale de la crise progrès en matière de gestion et de surveillance Bâle II avait renforcé les exigences en matière de fonds propres, de surveillance prudentielle, de communication financière Les grandes banques d'affaire ont aggravé la crise mais n'en sont pas responsables La leçon de la faillite de LB n'était pas nécessaire à la réglementation du secteur Une telle leçon n'était pas nécessaire pour permettre la réglementation du système, on aurait pu sauver LB et ensuite réglementer plus strictement, puisque la réglementation s'était révélée insuffisante D'autant que la faillite de LB n'a pas permis d'améliorer la régulation du secteur bancaire. Les professionnels du secteur s'accordent pour dire que les banques sont dirigées et régulées de la même façon qu'avant. [...]
[...] L'idée était que la doctrine too big to fail était à l'origine de la crise La faillite de Lehman Brothers a des répercussions sur l'ensemble de l'économie Problème : de nombreux fonds spéculatifs (les hedge funds) ont vendu des assurances (CDS) sur les obligations émises par Lehman, promettant aux détenteurs de ces obligations de les rembourser En plus, comme on peut souscrire un CDS sans détenir l'obligation, le montant des contrats de CDS sur la dette de Lehman atteint 400 milliards de dollars alors que cette dette est de 155 C'est un marché opaque, le secrétaire du Trésor et le dirigeant de la FED ont peu de visibilité. La faillite provoque un séisme financier. Les vendeurs de CDS font faillite. [...]
[...] Elles ont les moyens de sauver des banques même importantes lorsque celles-ci rencontrent des difficultés : JP Morgan sauvant Bear Stearns par exemple Il importe cependant de les réglementer de manière spécifique exigences plus strictes en matière de capitaux propres mécanismes de résolution des crises testament bancaire qui explique comment l'IFIS organiserait son démantèlement possibilité pour les autorités de régulation d'exiger des changements de structure juridique et opérationnelle pour faciliter une résolution potentielle harmonisation des procédures de résolution et coordination des autorités de contrôle (=>organisation supranationale) schéma de résolution financé principalement par le secteur bancaire pour limiter l'aléa moral transparence Donc maintien des IFIS, mais réduction de leur importance systémique par une meilleure régulation et des mécanismes de résolution de crise plus approprié ces établissements ne seraient plus TBTF mais trop grand pour une faillite chaotique (too big for disorderly failure) Beaucoup de grandes banques qui correspondent à la doctrine, comme Barclays et la Deutsche Bank, ont surmonté la crise sans aide du gouvernement * Il ne fallait pas laisser LB faire faillite, il aurait fallu la sauver (ou faillite progressive) et réglementer ensuite. Les grandes banques internationales et diversifiées sont nécessaires et elles sont forcément d'importance systémique. Il importe donc d'en prendre acte, et de les réglementer de manière stricte. [...]
[...] La décision de la FED, destinée à donner une leçon au secteur financier, a des répercussions pour l'ensemble de l'économie La FED décide de laisser Lehman Brothers faire faillite pour mettre fin au principe du TBTF Henry Paulson, alors secrétaire au Trésor, et Ben Bernanke, président de la FED, décident de laisser la banque faire faillite pas favorable à l'intervention de l'Etat dans l'économie Ils pensent que les marchés pourront supporter cette faillite ils veulent mettre fin principe du too big to fail, principe selon lequel les banques systémiques, dont la faillite aurait des répercussions pour l'ensemble de l'économie, bénéficient du soutien implicite de l'Etat. [...]
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