Le premier sujet de discorde au sein de l'union est l'euro : en effet, sa valeur – qui a quasiment doublé vis-à-vis du dollar depuis 2000 – fait l'objet de vives critiques tout comme la politique monétaire menée par la Banque Centrale Européenne chargée depuis 1999 de définir notamment le taux d'intérêt directeur de l'Union Economique et Monétaire.
Or, le taux directeur qu'elle impose aux Etats membres n'a cessé d'augmenter pour atteindre, au mois de juin 2007, 4%.
Tant les gouvernants que les économistes et que les agents économiques ne manquent pas de dénoncer l'euro et plus précisément l'euro fort ainsi que la politique de la BCE qu'ils estiment responsables de la crise économique de l'Europe.
Dès lors, le débat actuel, notamment en France, qui conduit à faire de l'euro fort et de la politique monétaire menée par la BCE les coupables de la crise en Europe, est-il fondé?
En d'autres termes, devons-nous envisager uniquement un changement de la politique de la BCE pour espérer sortir de la crise ou d'autres enjeux doivent-ils être perçus?
Ainsi, il apparaît que même si l'euro fait l'objet de vives critiques à cause de la valeur qu'il a atteinte et parce qu'il est le reflet de la politique de la BCE, le débat euro fort–euro faible apparaît stérile et laisse supposer que les enjeux se situent ailleurs : l'euro fort ou faible ne peut pas jouer son rôle de seconde monnaie mondiale si l'Europe ne se réforme pas.
[...] En effet, si aujourd'hui les débats s'élèvent, ils ne devraient sans doute pas tourner autour de ces deux enjeux mais plutôt dans un sens constructif qui conduit à se demander quelles sont les réformes qui doivent être opérées en Europe pour que celle-ci présente une meilleure situation économique. La priorité européenne est de trouver un consensus sur toutes les interrogations pesant sur l'union. Il faut alors que l'Europe se dote d'institutions politiques capables de définir une stratégie pour défendre les intérêts géopolitiques des états membres. Comme l'a souligné M Lamy, directeur de l'Organisation Mondiale du Commerce, unie, l'Europe pèse ; divisée, elle se perd. Ce qui manque avant tout à l'Europe d'aujourd'hui c'est son union. [...]
[...] Enfin, les défenseurs de l'euro fort précisent que l'impact de l'euro est très faible d'autant plus que plus de la moitié des échanges avec la France par exemple, se font en euro et ne sont donc pas concernés par le taux de change. Pour ce qui est du débat qui s'élève autour de la politique monétaire menée par la BCE et qui consiste à imposer un taux d'intérêt à les mêmes qui critiquent l'euro fort trouvent la politique de la BCE injustifiée pour trois rasions principales. [...]
[...] Alternatives économiques, hors série 72. Jacques Généreux, économie politique. [...]
[...] Cela suppose également de définir une politique économique commune. Si selon Tinbergen une politique économique consiste dans la manipulation délibérée de moyens déterminés afin d'atteindre certaines fins, l'Europe semble avoir du mal à mettre les moyens en œuvre. Certes, elle a défini une policy-mix qui repose sur trois piliers (politique monétaire menée par la BCE ; politique budgétaire menée par les états membres sous la contrainte du pacte de stabilité ; politique de modération salariale) mais sa politique monétaire connaît des limites. [...]
[...] Comme pour les pays scandinaves qui sont toujours restés sur une prudente expectative, il faut que ces isolements cessent afin que nous ayons une véritable union. Enfin, l'harmonisation des marchés étant par nature un processus long, lent et complexe, des pays libéraux, pour l'accélérer, veulent pratiquer le principe de la reconnaissance mutuelle. Cela consiste à considérer que si un pays a obtenu le droit de vendre tel ou tel bien dans un pays alors il peut le faire dans tous les autres pays de la zone euro. [...]
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