Courbe de Laffer, impôt, impôt américain, taux d'imposition, recettes fiscales, France, Etats-unis, assiette fiscale, recette fiscale
La courbe de Laffer est née lors d'un dîner dans un restaurant à Washington en 1974, histoire racontée par Jude Wanniski dans un article en 1978 intitulé « Taxes, revenues and the Laffer Curve ». C'est une courbe qui illustre l'arbitrage entre le taux d'imposition et les recettes fiscales. En bref, sa courbe symbolise l'adage : « trop d'impôts tue l'impôt » ou « le taux mange l'assiette ». Ainsi, au fur et à mesure que le taux augmente, les recettes fiscales augmentent également, mais au-delà d'un certain taux maximal efficient, si le taux croît encore, les recettes baissent. Ainsi, selon cette théorie, une même recette fiscale peut être obtenue soit avec un taux bas, situé sur la pente ascendante, soit avec un taux très élevé, situé sur la pente descendante.
[...] La courbe de Laffer Arthur Laffer est un professeur d'économie américain libéral, chef de fil de l'école de l'offre. Ecole dans laquelle Gilder et Laffer s'opposent au keynésianisme en prônant des politiques de relance de l'offre et non celles de la demande et ils sont partisans du « laisser-faire » avec une croyance absolue dans les mécanismes autorégulateurs du marché. Il a été le conseiller en matière économique du président Reagan, qui a lancé sa politique libérale à partir de la courbe de Laffer. [...]
[...] L'arbitrage des ménages dépend profondément du niveau d'imposition et donc du niveau de revenus. De plus, si les ménages sont endettés, ils ne peuvent pas réduire leurs revenus et ainsi, l'effet de substitution ne fonctionne pas. Par ailleurs, Buchanan dans un article en 1982 intitulé « « Time, Politics, and the Laffer Curve » explique qu'il faut distinguer le court et le long terme. A court terme, il y aurait des maximums pour des taux d'imposition élevés, et pour le long terme, leur maximum serait obtenu pour des taux assez bas, variable qui dépend de l'accumulation de capital. [...]
[...] Passant ainsi à côté d'une étude efficiente de la fiscalité. Et donc d'être plus qu'une théorie économique, un outils pour justifier des baisses d'impôts profitables aux plus riches et ainsi favoriser la théorie du ruissellement, comme quoi l'argent des plus riches est réinvesti dans l'économie et ruissèlerait jusqu'aux classes populaires. En conclusion, la courbe de Laffer a été le point de départ des recherches sur le taux optimal d'imposition pour maximiser les recettes fiscales d'un pays. Cependant, son rôle comme théorie justifiant une moindre intervention de l'État est à reconsidérer, ne prenant en compte qu'une faible partie des effets de l'imposition et ne déterminant pas le taux optimal d'imposition pour maximiser les revenus fiscaux. [...]
[...] « Ironie de l'histoire, il s'agissait d'un restaurant français ». Selon l'édition 2023 des « Statistiques des recettes publiques » de l'OCDE, la France est revenue en 2022, championne du monde des impôts avec un taux de prélèvements obligatoires représentant 46,1% du PIB contre environ 25% du PIB aux Etats-Unis. Ainsi, alors qu'Edward Scott analyse que la productivité des Français et des Américains est comparable, le PIB par habitant est plus faible en France, seulement le 23ème des pays de l'OCDE alors que les Américains sont 5èmes. [...]
[...] Seulement 5 pays dépassent ce taux, l'Autriche, la Belgique, le Danemark, la Finlande et la Suède. Ce qui signifie qu'ils pourraient, selon la théorie de Laffer accroître leurs recettes et baissant le taux moyen d'imposition. De plus, ces taux optimaux pour maximiser les recettes fiscales sont très variables d'une économie à l'autre, selon Hsing (1996), le taux pour maximiser les recettes fiscales aux Etats-Unis se situe entre 35% et 60% contre 45% pour l'UE15 selon Trabandt & Uhlig (2006). Ce qui rend très difficile l'application de cette théorie. [...]
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