Il s'agit dans cette partie de montrer s'il existe des hiérarchies sociales actives dans la période de transition vers la démocratie et vers l'économie de marché qu'a connu la Pologne après la fin du bloc soviétique. Il faut préciser que dans l'article de messieurs Vercueil et Page, ce point là n'est pas développé. En effet, les hiérarchies liées à la famille, à l'éducation, à la vie religieuse, aux associations et à l'argent sont des aspects laissés de coté. En revanche sont abordés d'autres particularismes nationaux tels que le contexte historique et la polarisation des activités économiques.
Au niveau économique, l'un des particularismes les plus marquants de la Pologne est sans doute son appartenance passée au système communiste en tant que pays satellite de la Russie qui a marqué le pays pendant plus de quarante années. Si fidèle à une tradition communiste la Pologne est restée jusqu'au début des années 1990 un pays fortement centralisé et comportant un nombre élevé d'entreprises étatisées, ce qui se traduit par une prépondérance certaine des infrastructures publiques et un nombre trop faible d'entreprises privées. Si la question du service de santé n'est que brièvement abordé par les auteurs, les remarques qui sont faites à ce sujet permettent de mettre en évidence les pratiques de corruption qui apparaissent comme monnaie courante dans ce pays ainsi qu'une certaine vétusté des services offerts, servis sur l'autel de la concurrence. Cependant, il est à noter que l'État a fourni de nombreux efforts pour moderniser les systèmes sociaux tels que le système de retraites, malgré des résultats parfois peu convaincants.
On peut aussi mentionner le cadre politique particulier : un État fortement interventionniste tendant à laisser de plus en plus de place à la loi du marché, mais également un État changeant, incertain, créant une certaine instabilité du pays (depuis les années 1980, les réformes politiques se sont multipliées, on en dénombre pas moins de 7). Mais c'est surtout au début de la décennie 1990 qu'il y a eu de profondes mutations au niveau politique (car pendant la période du communisme ce n'était pas vraiment possible, il n'y avait pas de liberté politique), aboutissement de négociations de la «Table ronde » entre le gouvernement communiste du général Jaruzelski et Solidarnosc, ce qui a poussé les nouveaux dirigeants politiques à adopter une politique économique très novatrice et complètement propre à la Pologne : « la thérapie de choc ». Cette thérapie qui a été conçue en 1990 par des experts en collaboration avec le FMI (fonds monétaire international) avait pour fin la mise en place d'un système de prix efficace visant à libéraliser les prix par 3 leviers (la masse monétaire, le taux de change et la politique de revenus).On voit donc que État polonais a des liens étroits avec les organisations internationales mais surtout, depuis peu, des relations avec l'Europe, ce pays ayant une réelle volonté d'entrer d'abord dans la zone euro puis dans l'Union Européenne. Cependant, le caractère trop restrictif de cette thérapie de choc a conduit la Pologne à changer de cap en 1993 en libéralisant les échanges et en redonnant un plus grand rôle à État que la politique précédente l'avait prévu. Cela a abouti à un redressement de l'économie qui s'est caractérisé de 1994 à 1997 par des performances macro-économiques assez spectaculaires. Cependant la thérapie de choc sera de nouveau réutilisée dès 1997 dans les domaines monétaires et budgétaires donnant ainsi à nouveau lieu à un ralentissement de la croissance économique.
Finalement le plus grand particularisme polonais décrit dans l'article c'est l'expérience polonaise de la thérapie de choc qui a été utilisée au plan économique et qui fut très impopulaire et loin d'être un succès.
[...] Le capitalisme en Pologne et en Hongrie I. Le capitalisme en Pologne Article de référence : La thérapie de choc polonaise : vrai ou faux succès ? Jean-Pierre Pagé, Julien Vercueil La thérapie de choc : un court succès marketing dévastateur Les particularismes nationaux de la Pologne Il s'agit dans cette partie de montrer s'il existe des hiérarchies sociales actives dans la période de transition vers la démocratie et vers l'économie de marché qu'a connue la Pologne après la fin du bloc soviétique. [...]
[...] Au niveau économique, l'un des particularismes les plus marquants de la Pologne est sans doute son appartenance passée au système communiste en tant que pays satellite de la Russie qui a marqué le pays pendant plus de quarante années. Si fidèle à une tradition communiste la Pologne est restée jusqu'au début des années 1990 un pays fortement centralisé et comportant un nombre élevé d'entreprises étatisées, ce qui se traduit par une prépondérance certaine des infrastructures publiques et un nombre trop faible d'entreprises privées. [...]
[...] En effet, depuis 1989 elle a joué un rôle considérable dans la croissance et l'évolution économique du pays, tout particulièrement dans la phase préalable à son intégration au sein de l'Union. Ses aides ainsi que ses exigences ont certes favorisé la croissance (en impulsant l'entrée d'IDE dans le pays), mais elles ont aussi contribué à l'accroissement du déficit commercial et à la faillite de certaines entreprises incapables de lutter contre la compétitivité de certaines sociétés européennes. Comme nous l'avons déjà précisé, État a joué un rôle prépondérant dans les changements économiques. [...]
[...] Si de telles mesures ont permis à la Pologne d'entrer dans une économie de marché, en laissant notamment les prix s'accorder selon la loi de l'offre et de la demande, ou encore en libéralisant son marché, l'alternance des décisions politiques ainsi que l'état actuel de ce pays laissent penser que la transition vers le capitalisme n'est pas accomplie et la politique économique ne semble ni cohérente ni convaincante. La plus grande ombre au tableau reste aujourd'hui pour la Pologne ses énormes lacunes sur le plan social qui semble avoir été sacrifié sur l'autel de la croissance. Le marché ne semble donc ni équitable ni dynamique, seule l'économie semble modernisée, laissant les autres pans de l'économie sur la touche. [...]
[...] C'est pour cela que les privatisations furent progressives, afin de préserver l'emploi (car des privatisations rapides sans hausse préalable de la productivité et de l'efficacité ont inévitablement causé dans certains autres pays de nombreuses faillites dommageables à l'emploi). De même, on peut évoquer le rôle de l'institution OET (Conseil pour la Réconciliation des Intérêts) : c'est un forum de dialogue social entre les représentants du monde syndical, les entreprises privées et l'État qui a eu pour rôle d'impulser les réformes dans les relations de travail durant la transition vers l'économie de marché. Il a assuré la stabilité économique de la Hongrie grâce à sa recherche constante d'un compromis social. [...]
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