Politique de change de l'euro
Cet exposé traite de la capacité de la zone euro à définir une politique de change favorable à la croissance. En effet, jusqu'ici, la politique de change de l'euro s'est montrée contra-cyclique.
[...] Le niveau du Yuan chinois est artificiellement bas, et le niveau du dollar baisse en raison de la politique d'assouplissement quantitatif. L'euro devient une variable d'ajustement qui s'apprécie. En effet, l'euro devient une monnaie de réserve au détriment du dollar. La zone euro doit réformer trouver les instruments d'une politique de change volontariste La politique de change ne devrait pas comporter de biais, c'est-à-dire arbitrer en faveur de la croissance ou de l'inflation. Ainsi, à court terme, le C.A.E. recommande les propositions suivantes : La BCE pourrait publier les minutes des délibérations du Conseil de la BCE pour mieux informer les marchés. [...]
[...] On ne peut donc à la fois avoir une politique monétaire autonome avec une politique de change, lorsque les capitaux peuvent circuler librement. La politique de change souffre d'un biais structurel au détriment de la croissance: le Traité instituant la Communauté Européenne à l'article 111 (devenu l'article 219 paragraphe 2 du Traité sur le Fonctionnement de l'Union Européenne) énonce que le Conseil peut formuler des orientations de politique de change, sur avis de la BCE, mais celles-ci n'affectent pas l'objectif principal de la BCE, à savoir la stabilité des prix conséquences peuvent ainsi apparaître: la formulation des orientations de politique de change par le Conseil est purement formelle car la BCE peut toujours faire valoir qu'elle empêche la stabilité des prix. [...]
[...] La zone euro peut-elle avoir une politique de change ? Le succès de la Banque Centrale Européenne (B.C.E.) dans sa lutte contre l'inflation dans la zone euro contraste avec son immobilisme pour stabiliser le taux de change de l'euro. A l'inverse de la politique monétaire, qui se préoccupe de la valeur interne de la monnaie, la politique de change se concentre sur sa valeur externe (pouvoir d'achat d'une unité monétaire en termes de devises étrangères, c'est-à-dire le temps de change. [...]
[...] La zone euro n'est pas une zone monétaire optimale au sens de Mundell. Selon cette théorie, une politique économique menée dans une zone monétaire est optimale si elle n'engendre pas de chocs asymétriques : or, une variation du taux de change de l'euro peut engendrer des chocs asymétriques. Une appréciation peut avantager un pays, comme l'Allemagne, dont la forte capacité à exporter dépend davantage de la qualité de ses produits (compétitivité hors-prix) que du niveau de l'euro (très fort excédent commercial), et provoquer une baisse de la croissance chez les pays qui ont du mal à exporter, comme la France qui repose sur une compétitivité prix (très fort déficit commercial). [...]
[...] recommande : La définition de l'objectif de stabilité des prix par le Conseil. L'objectif du taux de change et celui du taux d'inflation sont étroitement imbriqués. Le Conseil pourrait à la fois définir le taux de change optimal et l'objectif de stabilité des prix, comme dans les grandes économies. La Modification du rôle des gouverneurs des banques centrales nationales au sein du Conseil des gouverneurs de la BCE : ces gouverneurs devraient pouvoir voter non en fonction d'un Etat fictif, qui n'est ni fédéral ni homogène, mais en fonction des intérêts propres de leur pays afin de rendre le fonctionnement de la BCE conforme à la réalité de la zone euro La création d'un Comité de Politique de change : il permettrait de faire l'interface entre le Conseil et la BCE afin de mieux répondre à la volatilité des changes et déterminer le taux de change optimal de la zone euro. [...]
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