Y a-t-il un krach du capital social ?

Résumé du document

Depuis le début du xxe siècle, le capital social a été théorisé par de nombreux sociologues, dont Pierre Bourdieu qui est le premier à utiliser le terme de « capital social ». Il s'agit alors de « l'ensemble des ressources qui sont liées à la possession d'un réseau durable de relation d'inter-connaissance et d'inter-reconnaissance ». Autrement dit, c'est ce qu'on appelle aujourd'hui le carnet d'adresses, la ressource relationnelle qui, pour pouvoir être exploitée, doit vérifier une condition « d'inter-reconnaissance » : il faut que l'autre vous connaisse, il faut qu'il y ait réciprocité pour pouvoir faire appel à cette ressource.

Extraits

[...] ne seraient pas la meilleure façon de tenter de compenser le déclin du capital social. I. Les sociétés traditionnelles, des sociétés caractérisées par un lien social fort La société féodale est le type même de la communauté traditionnelle. Chaque individu appartient, dès sa naissance, à un ordre et ce de façon définitive. Les principales institutions communautaires sont la famille, l'Eglise, les corporations et les communes et ont pour but d'assurer la socialisation des individus. Il s'agit donc d'entités comprenant un nombre d'individus restreint dans le but est de faire du lien social un lien plus intimiste et de fait, de pousser les individus à être plus impliqués dans la vie communautaire. [...]

[...] On retrouve bien là une vision du monde des affaires, et du monde en général, on ne peut patriarcal, digne des sociétés les plus primitives. Par ailleurs, la plupart d'entre eux émettent le souhait de voir leurs fils respectifs reprendre un jour le flambeau, afin qu'ils puissent à leur tour exploiter ces ressources relationnelles suivant une logique d'hérédité. Mais, il s'agit là d'un exemple loin de représenté les mutations sociales que connait la société moderne. En effet, La participation citoyenne, les relations informelles, comme les dîners familiaux ou les parties de bowling . [...]

[...] Mais qu'en est-il des réseaux sociaux sur internet ? Pour ma part, je considère qu'il est important de faire ici une distinction : d'un côté, les réseaux sociaux qui permettent d'entretenir un lien social déjà existant et ceux qui permettent d'en créer. Dans la première catégorie, je place par exemple Facebook, qui pour moi, n'a d'autre intérêt que de resserrer un lien social parfois distendu par les années ou par la distance géographique en cette ère de mondialisation et d'internationalisation. [...]

[...] Toutes les enquêtes montrent que, depuis vingt-cinq ans, la participation aux réunions et aux meetings a diminué d'environ deux tiers, et l'on sait aussi que les gens vont de moins en moins voter. Selon une idée reçue, ce serait la manifestation d'une lassitude face au politique, à la corruption, aux affaires comme le Watergate ou le scandale Monica Levinski. En fait, au- delà de ces problèmes, l'abstention n'a pas que des origines politiques. Elle est un exemple parmi une multitude d'autres de l'affaiblissement du lien social. [...]

[...] En ce sens, il y a bien une interaction sociale, et celle- ci ne se cantonne pas qu'au virtuel. En effet, ils donnent une certaine visibilité aux meetings et autres événements politiques, facilitant ainsi le passage du virtuel à l'engagement politique réel des militants qui seront alors amenés à se rencontrer et à discuter. Néanmoins, lorsqu'on observe la courbe des adhérents de l'UMP et du PS sur les 3 dernières années, on remarque que celles-ci montrent une tendance à la baisse. [...]