La crise financière actuelle soulève la question de l'efficacité du libre-échange et pose, de ce fait, le débat sur le danger qu'il représente sur l'économie mondiale. Le constat est loin des attentes théoriques et une forte dichotomie semble s'installer entre la pratique et la théorie. Ainsi, l'idée du protectionnisme, comme solution à la crise, semble inévitable. L'économiste Jacques Sapir voit même en lui notre avenir.
Le protectionnisme se définit comme une politique menée par un Etat afin de protéger son économie contre la concurrence d'autres Etats. Il faut souligner qu'il n'est en aucun cas synonyme avec l'autarcie c'est-à-dire qu'il n'interdit pas le commerce entre Etats. Il s'exprime sous deux formes. La première, qui est tarifaire, se traduit par l'instauration de droits de douanes ou de taxes sur les importations et la deuxième, qui est non tarifaire, concerne la mise en place de quotas, de barrières administratives ou encore de normes.
Aujourd'hui, il apparaît dans l'inconscient collectif comme un danger pour nos économies. Mais tout protectionnisme est-il nuisible pour celles-ci ?
[...] Ces accords, signés dans les années 70 consistaient à mettre des quotas sur le textile afin de protéger celui de l'occident. Ces accords ont pris fin dans les années 2000. Ainsi, le textile a inondé chinois, notamment, et a ruiné beaucoup d'entreprises occidentales. Il n'y a pas eu de transition en douceur. Cependant, des processus de négociation peuvent être engagés afin de créer un lien commercial avec ces pays qui deviennent extrêmement puissants. C'est notamment le cas de la Chine qui possède une des premières puissances économiques et politiques du monde. La question de la Chine est sensible. [...]
[...] Forte de sa domination économique sur le monde, elle décide de pratiquer le libre- échange. Cependant, d'autres pays le pratiquent notamment la France qui aura des accords privilégiés avec le Royaume-Uni, mais lorsqu'une crise apparaît, le protectionnisme réapparaît comme l'illustre l'exemple de la France durant la Grande Dépression. Ainsi, une alternance apparaît entre ces deux modes. Néanmoins, pour l'économiste Paul Bairoch le protectionnisme est la règle, le libre-échange est l'exception. En effet, on peut constater que les Etats-Unis se sont développés à l'abri de la concurrence étrangère tout comme l'Allemagne. [...]
[...] John Maynard Keynes prône un protectionnisme réfléchi. L'idée, le savoir, la science ou encore l'hospitalité sont par nature internationales, mais la finance se doit d'être nationale car il dénonce l'irresponsabilité du monde financier et la spéculation. La dérégulation qui officie depuis une trentaine d'années est une source de la crise que nous traversons aujourd'hui mais également des nombreuses crises connues en Asie, au Japon ou encore aux Etats-Unis depuis les années 80. Les propos de Keynes se trouvent vérifiés. État doit choisir si les produits peuvent être soumis à l'échange international. [...]
[...] Dès les années 70, il se tourne vers la production d'acier, de navires ou encore de machines en prenant des mesures protectionnistes pour les protégées de la concurrence étrangère. Grâce à l'aide de l'état, une nouvelle exportation est créée qui concerne cette fois-ci des biens à forte valeur ajoutée. Ces nouvelles exportations a permis le remboursement de la dette. En effet, pour se financer, la Corée du Sud avait contracté un endettement extérieur. Le protectionnisme a été bénéfique pour la Corée. Elle a pu, ainsi, se développer et rattraper son retard. [...]
[...] Le protectionnisme s'est montré bien moins dangereux que le libéralisme et il a surtout permis d'atténuer l'ampleur de la crise des années 30. Les pays du Sud ne peuvent s'installer dans le commerce mondial, car la libéralisation de leurs économies n'a fait qu'augmenter les inégalités et les a maintenus dans leurs niveaux de développement. La remise en cause du libre-échange ne fait plus aucun doute. Le protectionnisme, considéré comme dangereux, n'a été que le régulateur des crises et il a permis surtout de les atténuer. Le protectionnisme est peut-être notre avenir. [...]
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