Le taux d'intérêt est la rémunération du capital prêté, versée par l'emprunteur au prêteur. Plusieurs sortes de taux d'intérêt coexistent ; ils diffèrent selon les catégories d'emprunteurs, selon leurs durées (court, moyen, long terme…). Le taux d'intérêt a une grande importance économique car il influe sur la rémunération de l'épargne et sur le coût du crédit pour les ménages, il joue sur l'investissement et les coûts financiers pour les entreprises, conditionne la charge de l'État. En effet, nous vivons dans une époque dans laquelle les entreprises et les États sont endettés.
En le manipulant, il est possible de réaliser une politique monétaire. Les politiques économiques conjoncturelles correspondent à l'ensemble des objectifs et des moyens mis en œuvre par les pouvoirs publics afin d'agir sur les variables économiques qui constituent la conjoncture (épargne, investissement, consommation…). Pourquoi est-il possible d'affirmer que les taux d'intérêt forment une variable essentielle des politiques économiques conjoncturelles ?
[...] Hicks met en évidence le modèle IS-LM qui est une présentation de la théorie de Keynes dans le cadre de l'équilibre général walrasien. Selon ce modèle, une politique de relance qui accroît l'offre de monnaie première et fait diminuer le taux d'intérêt entraîne une hausse de l'investissement et donc du produit global en vertu des principes du multiplicateur d'investissement keynésien. La gestion des taux d'intérêt à court terme est aujourd'hui au cœur de la politique monétaire, si bien que dans la plupart des pays, le seul fait de relever u d'abaisser les taux directeurs est synonyme de resserrement ou d'assouplissement de la politique monétaire. [...]
[...] Les taux d'intérêt sont des variables essentielles dans les politiques économiques conjoncturelles dans la mesure où ils peuvent être perçus comme des signaux, orientant ces politiques. Actuellement, la politique monétaire permet d'émettre des signaux à l'intention des agents économiques : les banques centrales fixent les taux d'intérêt à court terme et interviennent indirectement par des achats sur els marchés obligataires. IL y a création (ou destruction) de liquidité, ce qui fait chuter (ou augmenter) les taux d'intérêt. Cette baisse (ou hausse) des niveaux des taux d'intérêt donne des informations aux agents économiques sur l'attitude à adopter, car la fixation des taux directeurs témoigne de l'état de la conjoncture. [...]
[...] C'est pour cette raison que les banques centrales se doivent d'orienter leurs anticipations vers ce qui sera leur politique conjoncturelle future. Les taux d'intérêt deviennent des signaux destinés à faire réagir les agents économiques dans le sens de la future politique économique : remanier les taux d'intérêt fixes, annoncer un objectif de taux d'intérêt, faire des déclarations dans la presse, sont autant de signaux possibles. Cet effet de signal s'effectue souvent grâce à ce que l'on nomme la politique des petits pas : on augmente de quelques points les taux d'intérêt, ce qui entraîne d'autres hausses, tout aussi peu importantes. [...]
[...] Selon les estimations de Lévy-Leboyer, l'investissement aurait pu doubler pendant dix ans si ce prélèvement sur les ressources françaises n'avait pas eu lieu. C'est la faiblesse de l'investissement dû aux taux d'intérêt élevés qui aurait causé le ralentissement de la croissance française à la fin du XIXème siècle. Le niveau des taux d'intérêt a donc un effet sur la conjoncture et donc sur les politiques économiques qui l'accompagnent. Du côté des emprunteurs, une baisse du taux d'intérêt signifie une hausse de la dépense, ce qui relance l'investissement. En ce qui concerne les prêteurs, cela favorise la consommation sur l'épargne. [...]
[...] Pour éviter la déconnexion des taux d'intérêt à court terme et à long terme, il est nécessaire pour les banques centrales de renforcer leur crédibilité. Pour cela, divers moyens sont à leur disposition : l'indépendance des banques centrales, la réputation du président de la banque centrale qui doit être conservateur et favorable à la rigueur monétaire. Rogoff a formulé un modèle de crédibilité. Dans ce modèle, le gouvernement est tenté de faire une politique de relance pour favoriser la croissance au détriment de la stabilité des prix. [...]
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