L'impuissance des politiques keynésiennes face au dilemme de la stagflation va progressivement renverser les stratégies politiques. Les années 1980 seront ainsi le lieu d'un quasi-consensus monétariste et libéral.
La théorie monétariste qui s'élabore à partir des années 50 sous l'impulsion de Milton Friedman conteste la théorie keynésienne et se construit par rapport à celle-ci. La théorie du revenu permanent et l'analyse du chômage faite par Friedman participe de cette démarche. Mais c'est avec l'apparition de la stagflation, la remise en cause de la courbe de Phillips et l'inefficacité croissante des politiques keynésiennes de relance que le monétarisme gagne en rayonnement intellectuel, économique et politique. Mais c'est aussi le passage délicat de la théorie à la pratique. La mise en place de politiques monétaristes (ou qualifiées de la sorte) par la quasi-totalité des gouvernements occidentaux confronte le monétarisme à l'épreuve des faits. Que cela soit justifié ou non, les opinions publics l'assimilent souvent à plus de chômage, de précarité et à une baisse des salaires. Il apparaît un décalage entre la vogue du monétarisme au niveau des politiques menées et un certain scepticisme des opinions. Toutefois on observe depuis une dizaine d'années un déclin de l'audience du monétarisme. Les politiques s'en revendiquent moins et préfèrent promouvoir la dérégulation et la flexibilité et le désengagament de l'Etat en référence aux travaux des nouveaux classiques. Dès lors on peut se demander si ce déclin est l'aveu d'un échec ou au contraire la conséquence de l'assimilation des thèses monétaristes par les gouvernements et une grande partie de la science économique si bien qu'elles ne sont plus l'enjeu d'un débat acharné comme cela fut le cas dans le passé.
[...] Sans ce lien il n'y a pas de théorie monétariste. Ce tâtonnement des débuts a un peu discrédité le monétarisme qui échouait à contrôler la création de monnaie. Mais il faut dire aussi que les monétaristes ont critiqué la manière dont les autorités monétaires ont agit. La théorie monétariste suppose également que les variations de la masse monétaire sont les causes de la variation du revenu nominal. L'offre de monnaie est donc déterminée de façon exogène par les autorités monétaires. [...]
[...] Succès et échecs du monétarisme dans les économies occidentales Introduction L'impuissance des politiques keynésiennes face au dilemme de la stagflation va progressivement renverser les stratégies politiques. Les années 1980 seront ainsi le lieu d'un quasi-consensus monétariste et libéral. La théorie monétariste qui s'élabore à partir des années 50 sous l'impulsion de Milton Friedman conteste la théorie keynésienne et se construit par rapport à celle-ci. La théorie du revenu permanent et l'analyse du chômage faite par Friedman participe de cette démarche. [...]
[...] Une autre limite à l'efficacité du contrôle de la masse monétaire est l'ouverture croissante des économies occidentales. Or les autorités monétaires ne peuvent maîtriser que la création interne de monnaie. Les réserves de change ne dépendent pas d'elles en régime de change fixe. Pour maintenir l'équilibre de la balance des paiements et la parité de la monnaie, elles devront vendre ou acheter selon le cas des devises ou leur monnaie nationale sur le marché des changes. Ces variations des réserves de change modifient la masse monétaire. [...]
[...] L'inflation qui devait être jugulée l'a été dans les économies occidentales. Ce progrès indéniable reste pourtant insuffisant. Paradoxalement ce succès montre les limites et une forme d'échec du monétarisme. Conclusion Le rôle moins important que joue le monétarisme actuellement dans nos économies ne signifie pas nécessairement qu'il ait échoué. Au contraire le monétarisme a été en grande partie intégré dans l'analyse et la politique macroéconomiques. Le monétarisme est partout sans qu'on le nomme ainsi pour autant. Toutefois il ne semble plus répondre aux préoccupations du moment, l'inflation étant vaincue. [...]
[...] Les politiques monétaristes connaissent à partir de 1979 un engouement qui s'étend à tous les pays occidentaux. Pour stopper l'inflation, il convient d'adopter des politiques monétaires rigoureuses et de limiter les déficits publics qui exercent des pressions sur la création monétaire. Ce sont les priorités affichées par Margaret Thatcher au Royaume-Uni, Ronald Reagan aux Etats-Unis, Helmut Kohl en Allemagne. Les autres pays les suivront dans cette voie peu de temps après eux. Les pays de l'Union européenne inscriront même le dogme de la stabilité monétaire dans la Traité de Maastricht en 1992 : depuis 1999 la politique monétaire est confiée à une banque centrale indépendante dont la priorité statutaire est la stabilité des prix. [...]
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