Lors des deux premières années de crise, les dépenses des États ont été faramineuses, si bien qu'en 2010, l'état des finances de nombreux pays de l'Union était inquiétant en termes de soutenabilité. Avec l'indépendance de la politique monétaire de la BCE conduite dans l'objectif d'assurer la stabilité des prix, la politique budgétaire des États était l'outil contra-cyclique principal. La Grèce, l'Italie, la Belgique, l'Irlande et le Portugal avaient en 2010 des ratios d'endettement par rapport au PIB compris entre 93 % et 143 %. La France et l'Allemagne elles-mêmes affichaient respectivement une dette de 81 % et 83 % de leur PIB à l'époque.
Seulement, l'efficacité de l'arme budgétaire est conditionnée par sa crédibilité, notamment sa soutenabilité dans sa durée. Cela explique en partie le retournement de politique des États de l'Union européenne qui dès 2010 ont mis en place des politiques de désendettement.
[...] Quel rôle pour la BCE et quelle collaboration au niveau européen ? La question de la politique monétaire et du contrôle des taux d'intérêt. L'un des principaux outils de lutte pour le désendettement dans l'après- guerre a été d'influer sur les taux d'emprunts des États pour accélérer le remboursement. Plusieurs stratégies s'opposent actuellement pour agir sur ces taux Eurobonds, FESF et MES Les eurobonds ont été proposés par la France en 2011 pour soutenir le financement des PIIGS (Portugal, Irlande, Italie, Grèce et Espagne). [...]
[...] Une politique budgétaire restrictive : caractéristique principale des stratégies de désendettement public A. Au niveau National 1. Des Réformes structurelles Le symbole de ces réformes structurelles est les lois Harz conduites en Allemagne dans les années 2000. L'idée était de réformer le marché du travail en le rendant plus flexible, et en modérant les salaires, le tout pour rendre un avantage compétitif au pays. La baisse de revenus a été compensée par une hausse des exportations. La dette publique s'est progressivement stabilisée grâce à une baisse des dépenses publiques. [...]
[...] La BCE s'est toutefois accordée pour intervenir de plus en plus largement sous certaines conditions pour influer sur les taux de remboursement de la dette. Elle est d'abord intervenue sur le marché secondaire en achetant directement de la dette pour 72 Mds d'euros en emprunts des PIIGS en 2010. Elle a également financé des banques pour qu'elles rachètent cette dette en 2011. Ses rachats étaient cependant limités à du PIB des Etats. C'est une part relativement faible en comparaison des investissements de la Banque centrale anglaise par exemple. Elle avait investi l'équivalent de 16% du PIB du Royaume-Uni. [...]
[...] Le but était de faire baisser largement les taux d'intérêt des emprunts de certains pays du sud de l'Europe. NB : les OMT sont différents des "Quantitative easing" car ils ne servent pas à injecter des liquidités dans l'économie et sont complètement stérilisés. Les objectifs de la BCE restent cependant inchangés. Pour respecter l'orthodoxie allemande sur le rôle de la BCE, Mario Draghi a justifié cette mesure comme étant pensée pour «réparer les canaux de transmission» de sa politique monétaire, qui reste officiellement tournée vers la lutte contre l'inflation. [...]
[...] Cela explique en partie le retournement de politique des États de l'Union européenne qui dès 2010 ont mis en place des politiques de désendettement. Ces dernières se sont d'abord principalement fondées sur des réformes structurelles et sur une politique budgétaire restrictive. Ce levier budgétaire a été considéré comme le moyen essentiel d'assurer le désendettement public dans l'Union Européenne. La question de la croissance et le levier de la politique monétaire sont maintenant plus souvent évoqués, mais restent cependant en débat. I. [...]
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