Au vu des faits historiques, pour les agents économiques sur le marché du travail, l'objectif du plein emploi ne peut être atteint sans être aidé par une politique économique. En effet, lorsque le plein emploi fut atteint aux Etats-Unis dans les années 1960, il ne le fut pas sans politique interventionniste d'inspiration keynésienne. Les politiques d'incitation à l'emploi sont un fait dans les pays de l'OCDE depuis la seconde moitié du XXème siècle : ils seront considérés comme tels. Ainsi, l'emploi est depuis cette période considéré comme une variable majeure, permettant de gérer les variations de l'économie.
L'emploi désigne l'ensemble de la population active occupée. Choisir une politique concernant l'emploi demande un parti pris du gouvernement concernant la façon d'agir : par exemple, une aide au niveau de la population active ou une réduction fiscale pour les employeurs sont les deux angles d'attaque principaux, et ils se révèlent assez antinomiques. Par ailleurs, les incitations à l'emploi sont influencées par la conjecture économique. Tout ceci donne à penser que la nature de l'emploi est complexe ; de facto, elle soulève de nombreuses questions : pourquoi aider à l'emploi? Les incitations à l'emploi permettent-elles une vraie allocation des ressources ? Sont-elles trop coûteuses ? Comment agir ? Ces politiques incitatives ont-elles des conséquences sur d'autres variables économiques ?
Il faut noter qu' « inciter » implique « sous entendre », « pousser à ». Inciter se fait avec des moyens pécuniaires (allègements fiscaux, subventions, RSA, primes à l'emploi), induisant un creusement des dépenses publiques. Les politiques d'incitation à l'emploi sont donc telles des investissements, qui, de facto, doivent être rentables dans leur ensemble, malgré leurs effets contreproductifs.
[...] Mais surtout, les incitations à l'emploi ont une efficacité difficile à évaluer, car, comme toute incitation, elle nécessite une bonne approche des anticipations des agents. Au vu des nombreuses objections énumérées, on peut douter des politiques incitatives comme un vrai remède à la gestion de l'emploi par les gouvernements. Aussi il est possible de se demander si des mesures structurelles ne constitueraient pas une solution, même si, là encore, le choix d'en faire une politique réelle contient un risque, car il s'agit d'un pari sur les anticipations futures. [...]
[...] - Comment à la fois protéger l'emploi et encourager l'emploi ? Les allocations peuvent entrainer des rigidités sur le marché du travail et rendre la politique coûteuse, contradictoire et difficile à gérer. Les politiques d'aide à l'emploi sont coûteuses car elles concernent beaucoup de bénéficiaires et représentent dans leur ensemble une somme conséquente. En 2002, les dépenses publiques dans le secteur public et associatif s'élèvent à plus de 5 milliards d'€. Transition : Les incitations à l'emploi, si elles ne résorbent pas le chômage, ne sont pas aisés à gérer car leurs effets positifs et négatifs sur le marché du travail et l'ensemble de l'économie, compliqués à évaluer, durcissent la tâche d'y apporter une solution. [...]
[...] Transition : Les incitations à l'emploi sont plurielles mais trop diverses pour constituer un ensemble unifié et homogène, certains modes d'actions étant même assez contradictoires. Ceci disperse son efficacité, et ouvre la voie aux effets contreproductifs de ces mesures. II. Inciter à l'emploi n'est pas sans effets contreproductifs Il sera ici observé que, comme toute politique économique, inciter à l'emploi n'est pas sans effet sur le reste de l'économie. Le principal effet contreproductif est sur l'emploi lui-même : inciter à l'emploi peut aller à l'encontre d'autres mesures sur l'emploi, et, par ailleurs, creuse des dépenses. [...]
[...] Faut-il inciter à l'emploi? Au vu des faits historiques, pour les agents économiques sur le marché du travail, l'objectif du plein emploi ne peut être atteint sans être aidé par une politique économique. En effet, lorsque le plein emploi fut atteint aux Etats-Unis dans les années 1960, il ne le fut pas sans politique interventionniste d'inspiration keynésienne. Les politiques d'incitation à l'emploi sont un fait dans les pays de l'OCDE depuis la seconde moitié du XXème siècle : ils seront considérés comme tels. [...]
[...] Buchanan et l'école des Choix Publics. - Ensuite, les incitations à l'emploi se matérialisant en une aide à l'emploi entraînent un double effet contreproductif : * Tout d'abord, une aide à l'emploi peut se transformer en une trappe à inactivité. D'après le modèle du tire au flanc (Shapiro Stiglitz, 1984), les travailleurs font un arbitrage entre leur effort, leur salaire en fonction de ce qui leur serait alloué s'ils perdaient leur emploi. L'aide à l'emploi ferait perdre de la valeur au travail. [...]
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