Que ce soit au début du XXème siècle quand les syndicats s'échauffaient contre les bourgeois capitalistes ou maintenant contre les patrons du CAC 40, il semble que la critique contre les symboles de cette « économie pure », cherchant le profit à tout prix demeure. Par opposition l'économie sociale serait cette « autre » économie réparant les pots cassés pour une société plus juste (...)
[...] Les propriétaires fonciers des terres les plus fertiles toucheront plus de revenus une fois qu'on aura payé les travailleurs et le profit du capitaliste. Enfin la théorie du profit définit le profit comme ce qui reste de la valeur produite une fois les salaires et la rente payés. D'autre part en ce début de siècle, la croyance en une main invisible (A. Smith) demeure. Le mécanisme veut que la somme des intérêts individuels crée l'intérêt collectif et au final la juste répartition serait ainsi assurée. [...]
[...] Si Gide ne retient pas le terme répartition volontaire pour définir l'économie pure, le fait est pourtant que l'économie politique a bel et bien étudié la question de la répartition. Concernant la répartition primaire qui désigne le fait de rémunérer l'ensemble des acteurs qui ont contribués à la création de la richesse par l'apport de facteurs de production, Smith identifiait trois acteurs donc trois parts dans la répartition. Ainsi le travail est rémunéré : le travailleur touche un salaire, la rémunération du capital va aux capitalistes qui touchent des profits et celle du sol revient au propriétaire foncier qui perçoit une rente. [...]
[...] Des chambres régionales de l'économie sociale se sont crées pour coordonner les aides de façon plus efficace à sur une échelle plus réduite. D'autre part, cet accès de tous aux richesses par l'économie sociale se fait par des processus diverses et notamment celui de l'accès au travail : elle incite les exclus, les plus démunis à aller chercher directement des richesses en travaillant et ne pas attendre une redistribution de l'Etat qui ne sera pas suffisante à la longue. Les entreprises d'insertion, les chantiers d'insertion, ou encore les associations intermédiaires comme Emploi 38 à Grenoble favorisent ce processus. [...]
[...] Ainsi, cette liste non exhaustive peut se résumer par cette interrogation : Actuellement, peut on prendre comme postulat que l'économie politique a pour rôle d'étudier la production et l'économie sociale celui de répartir la richesse ? Cette problématique pose donc la question de l'évolution de la perception de ces deux économies et de leurs fonctions à travers les âges. Nous reviendrons ainsi sur l'émergence au début du XXème siècle de l'économie sociale en opposition à l'économie politique puis sur la solution qu'elle propose à travers la figure de Gide et de sa proposition du juste prix et de la juste rémunération. [...]
[...] L'éthique qui constitue le ciment de ce système assure la juste répartition et fait en sorte de respecter ce salaire juste qui n'est pas basé sur le prix du marché, de la loi de l'offre et de la demande mais en priorité sur l'homme et ses besoins. Notons d'autre part que la production est ici fondamentale pour que les coopérateurs aient des fonds à se partager. Ce domaine n'est donc pas réservé purement à l'économie pure. Il fonctionne et se répand. En 1900 on compte 250 SCOP (société coopérative de production), chiffre qui est de 500 en 1910. [...]
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