Le rapport Beveridge rendu en 1942 est la base de l'établissement de l'Etat providence (ou "welfare state") au Royaume-Uni. Dans ce rapport, Lord Beveridge préconise l'instauration d'une sécurité sociale ayant pour but de "libérer l'homme du besoin". Mais dans les années 1980, le contexte international change, et se répercute sur le Royaume-Uni, qui va devenir l'un des fers de lance de la nouvelle idéologie en matière de politiques économiques. Thatcher et son TINA ("there is no alternative") remettent en cause la mission de l'Etat providence. Elle lui préfère la responsabilité individuelle. Elle va donc entamer un processus de refonte du système.
[...] Cependant, il faut aussi se rendre compte de l'intégration de M. Thatcher dans une idéologie dominante au niveau international. En effet, on assiste à un retournement de courant dominant (analyse faite par l'économiste Lordon). M. Thatcher suit des cours de droit à l'université d'Oxford. C'est là qu'elle à l'occasion de lire l'ouvrage de Hayek (PN en 1974), The Road of the serfdom. Il faut bien voir que ce livre est à l'origine de la pensée ultralibérale, et surtout qu'il est une réponse au communisme. [...]
[...] Une durée minimale de travail est aussi instaurée, de 2 ans. Le montant de l'allocation devient uniforme, et plus calculé en fonction des gains passés. Il est fixé à 43 livres par semaine. Plusieurs programmes de réinsertion sont mis en place, qui vise à former les chômeurs en fonction des offres d'emploi. Par exemple, en 1983, le Youth Opportunity Program (1983) s'adresse aux jeunes, ou le Community Program (1982) pour les adultes chômeurs (travaux d'utilité collective). Les jeunes de 16 à 19 ans sont exclus du système d'allocation chômage, ayant l'obligation de se former dans des structures étudiées pour eux. [...]
[...] Mais ensuite, il y a un coup de frein : les entreprises nécessitent des restructurations avant d'être mises sur le marché. C'est le cas par exemple de British Steel. Thatcher confiera sa restructuration à Ian Mac Gregor, qui fermera deux usines, réduit les effectifs des trois autres et remporte une victoire sur la grève des ouvriers. En tout, ces restructurations coutent 79 millions de livres en 2ans. Mais avec l'arrivée de Sir Keith Joseph à partir de 1983 (le mandat de Thatcher). [...]
[...] Annexe : Désengagement de l'Etat de l'économie Conformément à son discours de désengagement de l'Etat de la sphère économique, Thatcher s'attache à privatiser les entreprises nationales dans plusieurs secteurs. Ces privatisations sont même appelées le joyau du programme thatchérien par Sergeant. C'est une remise en cause de l'Etat providence dans la mesure où certains services, considérés d'intérêt public au moment de leur nationalisation, sont désormais hors de contrôle de l'Etat. Ce mouvement est d'une ampleur très conséquente : en 1979, le secteur nationalisé représente 10% du PIB, et emploie 30% de la main d'œuvre totale. En 1989, il ne représente plus que du PIB. [...]
[...] Lors du premier mandat, les privatisations ne rapportent que 3 milliards de livres, lors du second ils dégagent 13 milliards, et à la fin de son mandat, en cumul, on atteint 30milliards. Ces fonds lui permettent de mettre en place une réforme fiscale qui aboutit, en 1989, à deux taux d'imposition seulement : 20 et 40%. Cette réforme fiscale rend la société plus inégalitaire et alimente la grogne des inner cities en proie aux émeutes en 1981 à Londres et Liverpool notamment. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture