Réforme des retraites, France, financement de la réforme, sacrifice de certaines générations, salariés, fonctionnaires, générations futures
Alors qu'ont actuellement lieu des négociations entre les syndicats et le patronat au sujet des retraites complémentaires – « pension attribuée en complément des retraites servies par le régime de base de Sécurité sociale ; tous les salariés, quelle que soit leur activité professionnelle, doivent être affiliés à une institution de retraite complémentaire » d'après le Guide du Travail –, l'automne 2010 a, lui, été marqué par de grands mouvements de protestation contre la réforme des retraites, en vain.
Selon le dictionnaire Larousse, la retraite, c'est le fait de se retirer de la vie active sous certaines conditions d'âge et de durée d'exercice. C'est en 1670 qu'on prend, en France, conscience de la nécessité d'assurer une fin de vie digne aux personnes âgées et par là de leur permettre d'avoir des ressources pour vivre correctement. Ainsi, Jean-Baptiste Colbert, collecteur général des finances de l'époque, met en place le premier régime des retraites pour la Marine de Guerre. S'en suivent de nombreuses lois qui permettent aux employés des fermes, aux cheminots, aux ouvriers, d'accéder à un ce type de régime, mais c'est en 1945 que se jouera la plus grande avancée en matière de retraites.
[...] D'autre part, la loi du 9 novembre entraine la suppression du départ anticipé pour les fonctionnaires qui sont parents de trois enfants, à partir du 1er janvier 2012. Enfin, le minimum garanti lorsque l'on avait tous les trimestres de cotisation est modifié de telle façon que, pour en bénéficier, toutes les annuités prévues par la loi Fillon de 2003 seront nécessaires au fonctionnaire : il devra donc attendre soixante ans pour l'annulation de la décote. Les agents de la fonction publique aux carrières incomplètes ou aux emplois à temps partiel pâtiront de cette modification. La réforme concernant les fonctionnaires rapportera quatre milliards d'euros à l'État en 2018. [...]
[...] autres victimes de cette réforme semblent être les femmes. D'après l'Observatoire des Inégalités, la pension moyenne d'une femme ne représente que de celle d'un homme. Alors qu'une femme reçoit une pension de 825 euros par mois, un homme, lui, en reçoit 1426. Les chiffres montrent que des bénéficiaires du “minimum vieillesse” - “montant de pension dont peut bénéficier toute personne âgée d'au moins 65 ans et disposant de ressources modestes, quelle qu'ait été sa carrière”, d'après le site Cavamac - sont des femmes. [...]
[...] D'autres solutions sont possibles Voyons maintenant quelles solutions seraient envisageables pour réformer les retraites de manière plus juste. Pour une retraite “juste et durable”, le Parti socialiste préconise par exemple la mise à contribution des revenus du capital qui rapporterait 19 milliards dès 2010 et 25 milliards en 2025 par l'augmentation des prélèvements sociaux sur les bons et les stock-options de 5 à notamment- couplée d'une amélioration de l'accès à l'emploi des seniors. Jacques Généreux, Secrétaire national à l'Économie du Parti de gauche, affirme, en substance, qu'en restaurant le barème de l'imposition sur le revenu de la fin de l'année 1999 donc en éliminant cadeaux fiscaux faits aux plus revenus” depuis dix ans, l'État récolterait cent milliards de ressources par an. [...]
[...] Son objectif est le suivant d'après Éric Woerth : ce n'est pas moins de déficits, c'est un déficit zéro dès 2018 Le déficit en question est celui des régimes de retraite qui sera de 42,4 milliards d'euros en 2018. La réforme, dit-il, veut empêcher aux générations futures de payer le prix d'un déficit trop important et la loi est adoptée le 9 novembre 2010. Alors, qui paiera ? Ce sujet va nous amener à réfléchir à la fois sur le financement de la réforme des retraites et sur le sacrifice de certaines générations qu'il sous-entend. [...]
[...] Or, la réforme les amène à travailler deux ans de plus. Même si les jeunes ne cherchent pas nécessairement un emploi dans les mêmes secteurs d'activité que ceux où exercent les potentiels retraités, le recul de l'âge de départ à la retraite pourrait entrainer une hausse du chômage chez les jeunes de manière générale. Certains prétendent que le lien entre emploi des seniors et chômage des jeunes est bien trop complexe pour être résumé de la sorte, mais un article d'octobre 2010 du journal Alternatives économiques écrit par son rédacteur en chef Guillaume Duval démontre que ce lien existe. [...]
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