La réforme des retraites du 24 juillet 2003 est la deuxième réforme majeure en France, après celle de 1993, initiée par Édouard Balladur. Cette réforme est toujours l'objet d'un certain nombre de contestations, même si les solutions adoptées sont souvent présentées comme les seules solutions viables, notamment au regard de la tendance européenne. Les évolutions démographiques, et notamment l'allongement de la durée de vie, sont des éléments fondamentaux rendant nécessaires une adaptation de notre système de retraites.
Mais ce ne sont pas les seules explications. En effet, les évolutions des structures économiques, les impératifs dus à l'intégration européenne, ou encore les impératifs financiers jouent également un rôle majeur dans le débat sur l'adaptation des systèmes de retraite. C'est aussi pourquoi la réponse aux questions relatives aux retraites est au moins autant politique qu'économique.
[...] Lors du vote, le 24 juillet 2003, le gouvernement ajoute un régime facultatif de retraite par capitalisation. Par conséquent, la réforme actuelle a mis le système français sur la voie d'un système mixte, comme on peut le voir avec la montée en puissance des fonds de pension, ou de l'épargne salariale depuis un certain temps (comme le Plan Epargne Individuel pour la Retraite PEIR par exemple, ou le développement de l'épargne privée). Si la capitalisation était taboue dans les années 1970, il semble admis qu'au moins une certaine dose de capitalisation puisse être bénéfique, mais il n'y a pas de consensus quant à la méthode. [...]
[...] Les arguments en faveur des fonds de pension existent. Jacques Chirac, dans son interview du 14 juillet 1999 a dit : Il faut un système de fonds de pension pour que les pensionnés et les travailleurs français puissent retrouver la propriété de leurs entreprises Le système des fonds de pension permettrait l'expansion d'un marché important pour financer cela, mais il n'est pas certain que le développement d'un tel marché aille dans l'intérêt des retraités. Par ailleurs, certains soutiennent que la création de fonds de pension collectifs d'entreprise permettrait de faire pénétrer dans la gestion de l'entreprise le regard des salariés, qui est différent de celui de l'actionnaire fond de pension ou de celui du management (Michel Sapin, Le Monde janvier 2000) Finalement, un des problèmes majeurs qui demeure après cette réforme, c'est la question du tiroir vide du financement (Jean-Baptiste de Foucauld). [...]
[...] Par ailleurs, l'intégration croissante des marchés des capitaux entraîne une pression grandissante sur les systèmes de retraites par répartition. En effet, avec une intégration plus poussée, les capitaux peuvent quitter facilement un pays à forte pression fiscale à cause des cotisations sociales. Inversement, là où il y a un système par capitalisation, l'épargne et l'investissement national seraient favorisés. Par conséquent, l'intégration financière entraîne une pression pour une réforme dans le sens d'un système de retraite par capitalisation. La Commission européenne incite donc depuis un certain temps les Etats à faire les réformes allant dans ce sens. [...]
[...] Face à cette situation, il y a deux outils permettant de maintenir le système de retraites viable. La première solution consiste à augmenter le nombre de travailleurs, ce qui implique d'importantes politiques de lutte contre le chômage. La seconde solution consiste à faire avec la main d'œuvre présente, et donc à augmenter la durée du travail. On constate aujourd'hui que l'âge moyen de départ à la retraite varie de façon assez importante en Europe, puisqu'il est de 64,5 ans au Portugal au Royaume-Uni en France, et 57,5 au Luxembourg. [...]
[...] Aux Pays-Bas par exemple, le taux de base n'est pas remis en cause, mais ont évolution a été érodée par rapport à l'évolution des prix, comme au Royaume-Uni. Par conséquent les retraites complémentaires ont pris une place plus importante. Cependant, il y a eu plafonnement des cotisations du pilier de base (à et les dépenses non couvertes sont financées par l'Etat. Pour faire face à cela, l'Etat parié sur une stricte rigueur budgétaire afin de dégager des marges de manœuvre et accumuler un fonds de réserve pour financer les retraites à partir de 2020. [...]
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