L'Euro va-t-il créer des conditions favorables à la mise en place de politiques économiques efficaces ? A bien des égards, l'Euro ravive le débat classique - keynésien et les nouvelles conditions qu'il instaure invitent à une analyse plus profonde pour savoir quelles politiques économiques tendent à être les plus efficaces. Le transfert de la politique monétaire à un niveau supra-national ouvre de nouvelles possibilités mais va également de pair avec des difficultés importantes. Dès lors, l'Euro, monnaie unique de la zone pourrait mener à une alliance vertueuse entre politique structurelle et policy-mix
[...] L'Euro créerait les conditions de la mise en œuvre d'une politique monétaire expansionniste qui relancerait l'emploi. Même si les néo-classiques soulignent le risque d'inflation (par la politique expansionniste, Friedman, monétaristes) et la baisse de l'Euro (fuite des capitaux), la conjoncture tend à donner raison à cette politique de baisse des taux d'intérêt. D'ailleurs, la BCE, qui affichait pourtant un objectif de politique monétaire restrictive et de stabilité des prix, n'a pas hésité à baisser les taux d'intérêts (ce qui fait, d'ailleurs, s'éloigner le spectre de ka déflation). [...]
[...] L'Euro crée les conditions pour mener une politique budgétaire restrictive (sinon il y a des externalités négatives) et la politique monétaire doit donner une crédibilité à l'Euro : la combinaison des deux permettant une baisse de l'investissement et une relance de l'activité. En parallèle, de telles politiques pourront être menées sans des politiques structurelles adéquates. A cet égard, il faut avant tout augmenter le budget de l'Europe. Les conditions de la politique économique établies par l'Euro impliquent une intervention croissante au niveau fédéral. Sans budget conséquent, les effets pervers ne pourront être dépassés. [...]
[...] En quoi l'Euro modifie-t-il les conditions de la politique économique? Introduction Une politique économique peut être conjoncturelle, structurelle ou même les deux à la fois (effet d'hystérèse). Une politique économique n'implique pas obligatoirement une dépense de l'Etat. Ainsi, l'Etat peut instaurer des réglementations qui auront des effets économiques. La création de l'Euro modifie profondément le cadre dans lequel évolue les onze pays engagés. Tout d'abord, la politique monétaire est désormais conduite par la banque Centrale Européenne (BCE) et même si la politique budgétaire reste aux mains des Etats, ce changement tend à créer de nouvelles conditions pour la conduite de la politique économique. [...]
[...] Ainsi, l'Euro doit à terme concurrencer le dollar même si celui ci peut bénéficier d'effets de rémanence. Alors, l'Euro pourrait permettre à l'Union de pratiquer une politique de " benign neglect " (douce insouciance) n'ayant à se préoccuper que de son marché intérieur. L'Euro crée donc les conditions potentielles pour que la politique d change ait une influence au niveau international. Pour cela, l'Euro doit être crédible. Cet objectif tend alors privilégier une politique économique restrictive pour assurer la stabilité des prix. [...]
[...] Malgré tout, les conditions des politiques économiques impliquent désormais une coopération accrue au niveau fédéral et la recherche d'une alliance entre policy-mix vertueux et politiques structurelles efficaces. Il apparaît finalement que l'Euro doit permettre d'augmenter le bien être des individus. A cet égard, l'optique Keynésienne semble apporter une réponse optimale tant elle permet d'amortir les chocs asymétriques sans sortir du pacte de stabilité (à terme), sans trop relancer trop l'inflation, sans entamer la crédibilité de l'Euro et surtout sans altérer la protection sociale. [...]
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