La liberté du travail, institué par le capitalisme, n'étant pas parvenu à résoudre la "question sociale" du XIXe siècle - le paupérisme -, il revenait à la collectivité de prendre en charge un certain nombre de risques. Destinée à ceux qui ne pouvaient pas eux-mêmes assurer leur sécurité (les pauvres, les salariés), la protection sociale s'est progressivement étendue à l'ensemble de la population.
Si, durant une longue période, elle accompagne la modernisation et participe ainsi à la prospérité du pays, à partir
des années 80 son financement devient de plus en plus difficile, d'autant que les prélèvements auxquels elle donne lieu sont accusés d'amoindrir la compétitivité du pays.
Cette notion est utilisée traditionnellement en économie pour désigner une modalité de comportement : la recherche d'avantages et de positions jugées préférables. Elle désigne alors la capacité d'une entreprise ou d'une économie nationale à maintenir ou à accroître ses parts sur le marché domestique (compétitivité intérieure) ou sur les marchés extérieurs (compétitivité externe). La compétitivité se mesure à l'aune du solde de la balance commerciale. Selon le CEPII (compétitivité des nations 1998) « la compétitivité d'une nation à long terme est appréciée par sa capacité à améliorer le niveau de vie de ses habitants ». Ces deux approches permettent de mettre en avant un lien plus global entre protection sociale et compétitivité.
[...] D'autre part, une protection sociale élevée n'est pas obligatoirement synonyme de coût excessif du travail. En France, par exemple, elle est compensée en partie par des salaires nets plus faibles que dans beaucoup d'autres pays, à niveau de développement comparable. La France et l'Allemagne offrent même l'exemple d'une protection sociale relativement élevée (en France on compte 8 minima sociaux dont le RMI, l'allocation spécifique de solidarité ) et d'excédents commerciaux importants. - Depuis 2000 la France connaît la refondation sociale initiée par le MEDEF, l'objectif est d'accroître l'espace des relations sociales géré par accord contractuel entre - employeurs, syndicats de salariés, aux dépens de celui administré par l'Etat. [...]
[...] Cette absence de négociations sociales en France commence à devenir un handicap pour les entreprises. Pour les PME depuis le retour de la croissance chaque chef d'entreprise doit discuter pour son propre compte (contrat de retraite, maladie, salaires, conditions de travail) dans un contexte où les salariés deviennent exigeants. Pour les grandes entreprises pas vraiment car elles sont suffisamment structurées pour négocier avec leur syndicat et même s'il le fallait offrir à leurs salariés leur propre régime de protection sociale comme c'est le cas aux USA. [...]
[...] Concernant la substitution du capital au travail, il faut considérer que les investissements ne sont pas en totalité substituables à l'emploi, comme le supposent les marginalistes en posant l'hypothèse de fonctions de production où l'augmentation de l'utilisation de l'un des facteurs entraîne la baisse de la productivité marginale de l'autre facteur. Les investissements sont pour partie complémentaires de l'emploi. Les cotisations sociales proportionnelles sont-elles responsables du chômage des non-qualifiés ? on doit ici nuancer le propos en évoquant la possibilité d'un effet d'éviction : face au chômage, les plus qualifiés réduisent leurs exigences et occupent des fonctions qualifiés. [...]
[...] L'exemple de la France où le financement de la protection sociale reposait uniquement sur les salaires. Ce mode de financement est devenu progressivement inadapté. Face au développement du chômage de masse, les gouvernements ont vu dans les gains de productivité un ennemi de l'emploi. Ils ont cherché, dans un contexte de faible croissance, à rendre celle-ci plus riche en emplois, en diminuant le coût du travail, et plus spécifiquement celui des bas salaires. Ceci eu pour effet le développement des emplois requérant une faible qualification. [...]
[...] Alors à la question : la protection sociale est-elle un obstacle à la compétitivité des nations et des entreprises ? il convient de mettre en avant tout d'abord à considérer la protection sociale seulement comme un coût et que son financement constitue une entrave à la compétitivité. Puis d'envisager ensuite comment concilier protection sociale et compétitivité. le financement de la protection sociale constitue une entrave à la compétitivité des nations et des entreprises l'approche libérale met en cause les systèmes de protections sociales comme frein à la compétitivité. [...]
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