Les taux directeurs de la Réserve fédérale américaine (Fed) tournent actuellement autour de 0%. Ceux de la Banque centrale européenne (BCE) sont à leur plus bas niveau historique et devraient connaître ce jeudi 2 avril 2009 une nouvelle baisse les ramenant à 1%. En effet, la politique monétaire est un instrument de régulation très important, avec la politique budgétaire, mis en avant dans la dans la situation de crise financière actuelle.
La politique monétaire consiste à agir sur les mécanismes de financement de l'économie. Aujourd'hui, la politique monétaire consiste pour une Banque centrale à maintenir le pouvoir d'achat de la monnaie, tout en se préoccupant de la stabilisation de l'activité économique par le contrôle des taux d'intérêt à court terme. Elle est mise en œuvre par la Fed aux Etats-Unis et par la BCE dans la zone euro.
Les fonctions remplies par ces deux banques centrales sont similaires, tout comme leur fonctionnement, leur positionnement ou leurs outils. En revanche, elles se différencient fortement dans le choix des objectifs poursuivis, ce qui se traduit dans la pratique par des divergences de comportement. Pour reprendre l'expression d'une analyse économique (voir la source dans la bibliographie), on peut donc se demander s'il n'y a pas « un océan entre la Fed et la BCE », « un mur atlantique en matière de politique monétaire ».
[...] Il est à présent nécessaire de se demander si la crise économique et financière qui touche actuellement les deux continents entraîne ou non des changements (dans le sens d'une convergence comme d'un éloignement), de leurs politiques monétaires. Crise actuelle: des objectifs communs gommant des divergences bien ancrées? Avec la crise, les objectifs sont plus communs que jamais. Les leviers sont les mêmes des deux côtés de l'Atlantique. La Fed comme la BCE doivent injecter des liquidités dans le système bancaire. [...]
[...] Cependant, la création de monnaie déplaît fortement à l'institut de Franfort car il contredit son objectif premier. Il semble donc peu probable que la BCE adopte de telles mesures. Cependant, J-C Trichet, par ses dernières déclarations, s'écarte de la politique monétaire qu'il a menée depuis son arrivée. Il affirme que les taux pourraient à nouveau diminuer et que des nouvelles mesures non conventionnelles ne sont pas exclues. On ne peut véritablement parler d'un mur atlantique étanche séparant la Fed et la BCE. [...]
[...] Cette mesure coïncide avec le plan de relance de Barack Obama. On voit donc bien la mise en place de policy mix aux USA. (plus dure en Europe ou politique monétaire appartient à l'Union et la politique budgétaire aux Etats). Mais cette procédure comporte de nombreux risques. Il y a en effet un risque inflationniste futur fort. Or, celui-ci fragilise le Persistance du mur Atlantique Cette politique de la Fed correspond bien aux habitudes de stratégies monétaires de la Fed, qui préfère prendre un risque inflationniste afin de relancer l'économie. [...]
[...] De plus, la BCE devrait procéder à une ultime baisse le 2 avril 2009. Elle devrait par la suite maintenir son taux de refinancement à 1%. Ce niveau est historique. On peut se demander jusqu'où ira la baisse des taux. Les économistes ne pensent en général pas que cela diminuera jusqu'à 0 comme aux USA mais n'excluent pas une nouvelle baisse. La Fed adopte des mesures non conventionnelles Les taux de la Fed étant à un niveau proche de elle doit s'orienter vers de nouveaux outils. [...]
[...] Elle pratique plutôt une politique du fine tuning (réglage fin) en ajustant ses taux plus fréquemment. Une souplesse et une action plus pragmatique de la Fed La Fed est beaucoup plus réactive face aux crises ponctuelles (même si c'est à nuancer à cause de leurs âges respectifs). Prenons l'exemple la crise de 2001 où elle a injecté massivement des liquidités pour maintenir la confiance des agents. La Fed apparaît plus souple que la BCE et fait preuve d'une plus grande marge de manœuvre. [...]
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