Les politiques macroéconomiques sont-elles efficaces ?

Thèmes abordés

Politiques macroéconomiques, politiques monétaire, politiques budgétaire, crise de la dette, trappe à liquidité, guerre des monnaies

Résumé du document

On observe aujourd'hui un certain pessimisme concernant la capacité des décideurs politiques à sortir l'économie de la crise. La politique budgétaire est tétanisée par la crise de la dette, la politique monétaire paraît paralysée par la situation de « trappe à liquidité » et la politique de change semble devoir mener tout droit à une « guerre des monnaies ». Pourtant, certains avancent l'idée que la crise économique pourrait être, au contraire, l'occasion de réhabiliter les politiques macroéconomiques en les repensant différemment.

Extraits

[...] Ainsi, Philippe Delmas dans son livre Le maître des horloges. Modernité de l'action publique, souligne l'intérêt de la politique économique dès lors que « l'Etat est le gardien des horloges, le pourvoyeur de la lenteur nécessaire, inaccessible aux marchés parce que contraire à la rapidité qui fait leur force ». Néanmoins, la durée limitée des mandats politiques amène à nuancer ce constat. Mais la perspective prochaine de l'élection présidentielle permet d'espérer la mise en place de politiques macroéconomiques structurelles et cohérentes au moins sur le moyen-terme, dès lors qu'un horizon neuf de cinq ans s'ouvrira aux décideurs politiques. [...]

[...] Améliorer la compétitivité de l'industrie française : notamment au travers d'une conversion écologique et énergétique de l'industrie et au travers de la promotion de « champions nationaux » (Stofaes, 1984) Aujourd'hui, la dénonciation d'un « système financier » tout puissant, globalisé et inatteignable tend à justifier la prétendue impuissance des décideurs politiques. Néanmoins, l'apparente inefficacité des politiques macroéconomiques semble plutôt due à l'horizon limité dans lequel elles sont aujourd'hui mise en œuvre : elles sont pensées comme des politiques conjoncturelles, de court terme, pourtant supposées atteindre tous les objectifs à la fois. Mais la critique sérieuse adressée aux politiques économiques actuelles ne doit pas pour autant conduire l'Etat à se retirer totalement de l'économie. En effet, les tentatives en ce sens sont bien loin d'être convaincantes. [...]

[...] Mathilde Carrette – Economie – 19 mars 2011 Les politiques macroéconomiques sont-elles efficaces ? On observe aujourd'hui un certain pessimisme concernant la capacité des décideurs politiques à sortir l'économie de la crise. La politique budgétaire est tétanisée par la crise de la dette, la politique monétaire paraît paralysée par la situation de « trappe à liquidité » et la politique de change semble devoir mener tout droit à une « guerre des monnaies ». Pourtant, certains avancent l'idée que la crise économique pourrait être, au contraire, l'occasion de réhabiliter les politiques macroéconomiques en les repensant différemment. [...]

[...] : Laffer –un niveau d'imposition trop élevé diminue même les recettes de l'Etat. Ex. « extrême » : les libertariens –ils souhaitent un Etat minimal (Police, Justice, Armée) qui garantit seulement la propriété privée mais ne mène aucune politique économique. Les décisions de politique économiques sont biaisées par le comportement des décideurs (Public Choice) : Buchanan met en évidence la « rationalité biaisée de la bureaucratie », il dénonce la prééminence de trois « types » de décideurs : l'idéologue, le mégalomane et le profiteur. [...]

[...] peut néanmoins s'avérer difficile pour des raisons institutionnelles : les politiques structurelles (moyen et long-terme) peuvent entrer en contradiction avec l'agenda politique, notamment à cause de la durée réduite des mandats politiques Rationnaliser la prise de décision S'inspirer de Tinbergen : cet économiste néerlandais estime qu'à chaque objectif de politique économique doit correspondre un instrument. De plus, il est nécessaire d'établir des priorités dans ces objectifs, car ils doivent être atteints les uns après les autres, et non tous en même temps. Mais quelle priorité ? La réduction de la dette peut-elle intervenir avant la relance de la croissance ? . [...]