Au début des années 1970, l'économie française fut marquée par un double transformation : le ralentissement de sa croissance d'une part, et l'augmentation des taux d'ouverture d'autre part. Jusqu'à cette date, les différents gouvernements français, comme ceux de la plupart des PDEM dont les économies étaient relativement fermées, avaient coutume de réagir à un ralentissement de la croissance par des politiques conjoncturelles dont le « réglage fin » devait permettre de rester sur le sentier de croissance le plus élevé possible.
Face à l'accentuation de la contrainte extérieure imposée par la mondialisation, quel a été le comportement de la France ? Comme nous allons le voir, la réaction d'abord été celle d'une indifférence, voire d'une résistance, à la mondialisation, attitude qui s'est concrétisée par la poursuite de politiques autonomes et nationales, qui ont pu d'ailleurs perdurer sous une forme ou sous une autre jusqu'à nos jours. Mais nous verrons aussi que ces politiques de résistance étaient incompatibles avec le maintien du libre-échange et de la construction européenne, ce qui explique que les politiques économiques et sociales françaises se sont soumises peu à peu aux impératifs de la mondialisation, non sans chercher à en atténuer les implications en approfondissant l'intégration européenne.
[...] et font échouer les politiques de relance autonome A la fin des années 1970 et au début des années 1980, le déficit commercial et les déficits publics s'accroissent, augmentant l'endettement de la France. La rigidité des importations incompressibles et la dépendance des exportations à l'égard de la conjoncture mondiale rendent les dévaluations compétitives inefficaces et induisent un cercle vicieux de monnaie faible (on passe de la courbe en J au phénomène de tôle ondulée Il faut donc choisir : ou rester dans un splendide isolement en dressant des barrières douanières et en quittant l'Europe et ses institutions (monétaires surtout), ou rester dans le Système Monétaire Européen (SME) et adopter des politiques compatibles avec la nouvelle configuration de l'économie mondiale. [...]
[...] Mais à travers l'approfondissement de l'Union européenne, la France cherche aussi à se protéger contre la mondialisation La monnaie unique supprime une partie de la contrainte de change, puisque les échanges intra-communautaires représentent 70 à 80% des échanges extérieurs de la France. La politique monétaire retrouve donc un degré de liberté supplémentaire et laisse espérer une baisse des taux d'intérêt réels, à condition qu'elle soit pratiquée collectivement. Le marché unique peut permettre de favoriser l'efficacité des groupes industriels et financiers européens, et de peser collectivement dans les négociations internationales. [...]
[...] Même le choc de la réunification allemande ne pourra la remettre en question. Puisque la compétitivité ne peut plus être obtenue par les dévaluations, la compétitivité-prix s'obtiendra par la désinflation compétitive. La désindexation des salaires à partir de 1983 et la déréglementation du marché du travail à partir de 1986 visent à restaurer les taux de marge pour que les entreprises puissent se désendetter et investir. S'il subsiste des politiques sociales telles que les politiques passives de l'emploi ou la création du RMI, c'est d'abord pour limiter les phénomènes d'exclusion sociale et non plus pour mettre en œuvre, dans une logique keynésienne, une politique de relance par la demande. [...]
[...] Chantepie, L. Gautier. Monnaies, théories et politiques par M. Bassoni, A.Beitone. [...]
[...] Or jusqu'à présent, la France a plutôt donné le mauvais exemple : sa politique de désinflation compétitive, poursuivie jusqu'à nos jours d'une manière ou d'une autre, a largement profité de l'ouverture des marchés étrangers, sans que la réciproque soit vraie, comme le montre l'impressionnant redressement de sa balance commerciale au cours des années 1990.Il lui faudra bien, tôt ou tard, participer à l'effort collectif en acceptant une réduction de son excédent par une augmentation de ses importations, et atténuer en conséquence sa politique de rigueur. Bibliographie La nouvelle politique économique : l'Etat face à la mondialisation par P. [...]
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