La mondialisation de la crise économique récente a bien montré à quel point l'économie est aujourd'hui "ouverte". La crise des subprimes s'est propagée à l'économie mondiale et a entraîné une forte récession dans les pays avancés, une baisse de croissance dans les autres pays. Depuis les années 80-90, on assiste en effet à une ouverture progressive des échanges, notamment avec la levée de nombreuses restrictions comme les quotas ou les tarifs douaniers élevés, imposés par des institutions comme l'OMC. Il s'est en outre instauré des zones de libre-échange regroupant plusieurs états, la plus développée d'entre elles étant l'Union européenne.
En conséquence, le ratio des exportations/PIB et importations/PIB passe de 10 % en 1950 à 28 % en 2007 : les politiques économiques doivent donc désormais être pensées dans le cadre d'une économie ouverte, et plus seulement nationale. Dans cette perspective, l'exemple de la France est particulièrement intéressant, puisque si elle a su s'adapter à l'ouverture des échanges après le premier choc pétrolier, le solde de son commerce extérieur est négatif depuis le début du siècle.
Pourquoi la France est-elle en situation de dégradation par rapport à ses congénères européens et comment y remédier ?
[...] Les effets sur la croissance sont immédiats : en 1981-82, elle est de ce qui est bien supérieur à la moyenne européenne de ces années-là. Cependant à plus long terme, la croissance va non seulement creuser le déficit budgétaire, mais également le déficit public et commercial, qui passe de en 1980 à en 1982 (cf tableau). En effet, la stimulation et la hausse de la demande intérieure entraînent la hausse des importations, mais n'affectent pas les exportations. Par conséquent, cela creuse le déficit commercial. [...]
[...] Cela pourrait être a priori une des raisons de l'écart en matière de commerce extérieur. Mais l'évolution du prix du baril a touché toutes les économies européennes, Allemagne y compris. Ainsi, même après correction du déficit énergétique, la performance commerciale française reste la moins bonne. Le change n'affecte donc pas différemment les exportateurs allemands et français, même si à l'évidence le TCR européen n'avantage aucun des deux. Il faut donc chercher d'autres explications à la mauvaise santé du commerce extérieur français dans d'autres paramètres que le TCE et l'euro fort, vu que la France constitue une exception au sein de l'UEM. [...]
[...] Le poids de la monnaie unique sans doute surestimé dans l'explication du déficit français Essayons de comprendre pourquoi l'argument selon lequel les difficultés du commerce extérieur français s'expliquent d'abord par la politique de change n'est plus toujours valide. Tout d'abord, on constate que c'est une minorité d'entreprises françaises qui réalise l'essentiel des exportations, et qu'elles le font d'abord au sein de la zone euro. Elles sont ainsi relativement à l'abri des aléas des taux de change. Or, on constate quand même des difficultés pour l'exportation, ce n'est donc pas le taux de change qui est responsable. [...]
[...] De plus, les écarts de croissance et de dettes entre pays amènent certains à vouloir relancer l'activité, tandis que d'autres refusent. Les grands pays peuvent utiliser leur poids politique pour s'opposer aux tentatives de la Commission de réduire l'autonomie de leur politique budgétaire. En revanche, les petits pays ont moins de poids politique pour résister à la Commission et la politique budgétaire est de plus moins efficace chez eux que dans les grands pays, qui supportent plus facilement le coût financier d'une relance dont les effets positifs sont finalement relativement faibles compte tenu de l'effet d'éviction. [...]
[...] Pour relancer la demande globale, une politique nationale de relance est inefficace et une politique coordonnée au niveau européen est donc nécessaire pour éviter les effets d'éviction et être efficace. Le cadre des politiques économiques s'élargit donc en conséquence. Le débat sur les différents plans de relance européens l'a bien montré: il est maintenant nécessaire de coordonner les politiques économiques à un niveau régional. Mais comment réussir à trouver un consensus entre 27 pays européens présentant tant de disparités ? [...]
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