La politique monétaire peut-elle ou non contribuer à la croissance économique?

Résumé du document

Quant aux objectifs finaux, ils sont, en principe, ceux de la politique économique générale, la politique monétaire étant l'un des principaux instruments de régulation macroéconomique. Ainsi, on trouve parmi les objectifs finaux de la politique monétaire, la croissance. En effet, une politique monétaire expansionniste peut être utilisée pour relancer la croissance. Néanmoins, l'efficacité de la politique monétaire étant soumise à conditions, ses effets sur la croissance s'avèrent finalement limités

Extraits

[...] En cas de surchauffe, une politique monétaire restrictive, en augmentant le taux d'intérêt, permet de combattre les tensions inflationnistes. A l'inverse, en période de hausse du chômage, une détente de la politique monétaire doit conduire à une diminution du taux d'intérêt, qui doit entraîner à son tour une reprise de l'investissement et par conséquent, une hausse de la demande effective, de la production et de l'emploi. Il apparaît que la politique monétaire, à la différence de la politique budgétaire, est un instrument qui n'agit pas directement sur l'activité : l'efficacité de la politique monétaire expansive est soumise à deux conditions : En premier lieu, l'accroissement de l'offre de monnaie doit conduire à une baisse du taux d'intérêt ; or, une telle condition n'est pas nécessairement vérifiée en particulier lorsque l'économie se trouve dans une situation de trappe à liquidité puisqu'un accroissement de l'offre de monnaie ne parvient pas à faire baisser le taux d'intérêt et la relance monétaire s'avère complètement inefficace. [...]

[...] La politique monétaire peut-elle ou non contribuer à la croissance économique ? La politique monétaire recouvre l'ensemble des instruments mis en œuvre par les autorités monétaires pour atteindre des objectifs intermédiaires qui déterminent à leur tour les objectifs finaux. En effet, la politique monétaire n'agit pas directement sur l'activité économique. Elle se fixe des objectifs intermédiaires, qui sont des variables-relais sur lesquelles les instruments de la politique monétaire agissent directement et qui influencent à leur tour le comportement des agents économiques. [...]

[...] Le débat sur l'efficacité de la politique monétaire en terme de croissance est rendu aujourd'hui plus complexe par l'ouverture sur l'extérieur La contrainte extérieure ne peut être négligée. En effet, la reprise de la demande intérieure, sous l'effet d'une politique monétaire expansionniste, entraîne aussi une reprise des importations d'autant plus forte que le pays est ouvert sur l'extérieur. Certaines matières premières ou produits nécessaires à la production intérieure ne sont pas produits localement et doivent impérativement être importés. D'autres produits étrangers font partie des habitudes de consommation des ménages ou d'approvisionnement des entreprises. [...]

[...] Par ailleurs, la politique monétaire (plus précisément la politique des taux d'intérêt) reste un outil pertinent à court et moyen terme dans la recherche de l'équilibre extérieur et de la stabilité du taux de change. Tout ceci conduit à une relative répartition des tâches entre les instruments monétaires et les instruments budgétaires : la maîtrise des prix et l'équilibre extérieur à la politique monétaire, l'équilibre intérieur à la politique budgétaire. Bibliographie - J. Genereux, Introduction à la politique économique, Points Seuil - P. Chantepie, L. Gautier, O.Piot, D. [...]

[...] Conclusion On peut souligner un relatif consensus chez les économistes pour douter des performances de la politique monétaire dans la recherche de la croissance. Les monétaristes ont condamné son usage en insistant sur les effets inflationnistes et sur les effets déstabilisants associés au problème des délais. Les keynésiens ont été plus préoccupés par la relative insensibilité de la demande aux taux d'intérêt dans certaines situations critiques et ont préféré la politique budgétaire dont les effets sur la demande et la production sont beaucoup plus directs. [...]