Il y a peu, le Comité de politique monétaire (FOMC) de la Réserve fédérale américaine a annoncé qu'elle baissait son principal taux directeur de 0,5 point, le ramenant pour relancer l'économie américaine en crise à son niveau le plus bas historiquement : 1%. Aujourd'hui, c'est la Banque centrale européenne (BCE) qui baisse un de ses taux directeurs à 3,225%. La politique monétaire est un instrument de régulation macroéconomique dont l'acteur principal est une institution spécialisée : la banque centrale ou les réserves obligatoires.
Les objectifs de la politique monétaire sont à la fois intérieurs et extérieurs. Sa mission extérieure est l'équilibre des changes, mais c'est sur sa mission intérieure et donc sur la politique monétaire à proprement parler que nous allons nous concentrer dans cet exposé. Cette mission intérieure est la croissance économique et la stabilité des prix, qui sont deux des quatre objectifs finaux du carré magique.
La croissance est une augmentation soutenue et durable du niveau d'activité. Elle est mesurée en général par la progression du produit intérieur brut (PIB). Par quels vecteurs et quels mécanismes, et avec quelle efficacité la politique menée par les autorités monétaires peut-elle avoir une influence favorable sur la croissance économique ? Ce sont les vraies questions que l'économiste pose à la relation politique monétaire – croissance.
[...] La politique monétaire est alors impuissante : offrir de la monnaie est inutile, cela ne fait plus diminuer le taux d'intérêt. Krugman (1998) et Ueda (2000) ont montré que le Japon s'est trouvé dans cette situation à la fin des années 1990. Dès lors, une politique monétaire expansive peut avoir un effet stimulant sur l'activité économique Une politique monétaire expansive (ou expansionniste) consiste à accroître la masse monétaire pour stimuler l'activité. Son efficacité repose sur l'idée que les prix ne s'ajustent pas instantanément : il existe des rigidités nominales dues : A l'imperfection de l'information (Robert Lucas, Edmund Phelps, années 1970) : les producteurs prennent une hausse du niveau général des prix pour une augmentation du prix de leur propre produit, et augmentent leur offre. [...]
[...] En l'absence de coordination s'instaure un équilibre de Nash, c'est-à-dire un jeu non coopératif entre les gouvernements et la banque centrale, qui peut mener à un équilibre sous-optimal si par exemple une politique monétaire accommodante n'est pas employée pour appuyer la réduction des déficits (Beetsma et Uhlig ; Dixit et Lambertini, 2003). D'autres nient la pertinence à long terme d'une telle coordination, puisqu'ils considèrent la politique monétaire et la politique budgétaire n'ont pas le même objet. La politique monétaire agirait sur des grandeurs nominales (les conditions de financement), tandis que la politique budgétaire agirait sur des grandeurs réelles (le niveau de la demande). [...]
[...] Selon les monétaristes, la masse monétaire doit croître au même rythme que le produit national. A la suite du Humphrey-Hawkins Act de 1978, cette politique a été mise en œuvre par la Réserve fédérale américaine dirigée par Paul Volcker. Elle a cependant dû être abandonnée, car elle entraînait des fluctuations très amples du taux d'intérêt à court terme. De plus, l'existence d'un lien entre évolution des agrégats et inflation est de plus en plus remise en cause en lien avec la modernisation financière (Estrella Et Mishkin, 1996). [...]
[...] La banque centrale doit donc mener des politiques monétaires non inflationnistes, afin de stabiliser la production à son niveau potentiel. La priorité des banques centrales doit alors être le maintien de la stabilité des prix, afin d'éviter les effets néfastes de l'inflation sur la croissance économique L'article 2 du Traité de Maastricht définit comme objectif pour l'Union européenne une croissance durable et non inflationniste et son article 105 1 prévoit que l'objectif principal du Système européen de banques centrales est de maintenir la stabilité des prix Sur le plan pratique, la stabilité des niveaux d'inflation et de production que la Réserve fédérale américaine a réussi à obtenir depuis 1984, connue sous le nom de Grande Modération est considérée comme un succès . [...]
[...] La solution ne relève alors pas de la politique monétaire mais de la politique budgétaire : il s'agit de la recapitalisation, par laquelle le gouvernement renforce les fonds propres des banques. Si certains considèrent que la politique monétaire doit former un policy mix cohérent avec la politique budgétaire, d'autres affirment que ces deux politiques ont un objet totalement différent et doivent donc être menées de façon indépendante Si la politique budgétaire est décidée par les autorités politiques, la politique monétaire est menée par une institution spécialisée, la banque centrale. [...]
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