Aujourd'hui, l'euro, monnaie unique des Européens, est un élément essentiel de la politique économique européenne. Mais l'euro est beaucoup plus que cela. Il symbolise l'unité profonde des Européens. Il est aussi un emblème d'une possible future souveraineté politique européenne. En créant l'euro (institution, monnaie, concept stratégique…), il fallait s'assurer que cette monnaie serait aussi crédible que les anciennes monnaies les plus fortes, et que celle-ci reste stable face à des perpétuels changements structurels et face aux incertitudes par rapport aux autres économies comparables, en particulier, les Etats-Unis.
Jusqu'à la fin de l'année 1997, les observateurs, les investisseurs et les marchés ont jugé cette perspective irréaliste. Mais, grâce notamment à une campagne mondiale de communication menée par les banques centrales d'Europe, ils ont changé progressivement – mais radicalement – leur perception de la transition. Tous les taux d'intérêt de marché, de 3 mois à 30 ans, de la future zone euro se sont alignés sur les taux les plus bas.
[...] Cependant, avec la transition monétaire et l'imprécision dans la définition de la stabilité des prix, les taux d'intérêt de marché ont été supérieurs sur toute la courbe de rendement, incorporant une substantielle prime de risque correspondant à l'aléa sur l'inflation future 2. La perspective de moyen terme. Cette perspective de moyen terme présente trois avantages. D'abord, être en mesure de tenir compte des différents canaux de transmission de la politique monétaire, y compris ceux qui font sentir leurs effets à plus long terme. [...]
[...] Parce que la politique monétaire est devenue un vecteur d'intervention économique privilégié dans l'Euroland, son usage a été dès le départ l'objet d'une attention soutenue de la part des économistes européens. Le succès pris par le passage à l'euro fiduciaire en janvier 2002 a forgé la conviction qu'un changement de régime se produisait en Europe sur le plan du fonctionnement des économies comme sur celui de leurs modes de régulation. La pratique de la politique monétaire par la Banque centrale européenne (BCE) a également suscité nombre de commentaires dans la communauté scientifique alors que de nouvelles problématiques sont apparues concernant l'orientation et la conduite de ces politiques au sein des économies occidentales. [...]
[...] Par exemple, les réserves monétaires de nombreux pays sont constituées en dollars. La banque du Japon en détient 840 milliards ; ainsi lorsque le dollar baisse de le Japon perd 84 milliards de dollars ! De même des paiements internationaux se font en dollars, notamment les achats de matières premières (pétrole, produits agricoles, minerais, En chutant, le dollar entraîne les prix à la baisse et les revenus des pays producteurs diminuent alors automatiquement. De leur côté, les Etats-Unis profitent de leur statut particulier : depuis quelques années, ils vivent au-dessus de leurs moyens Le gouvernement américain finance ses dépenses (baisse des impôts, guerre en Irak, ) en émettant des milliards de dollars que de nombreux pays, surtout en Asie, doivent acheter sous peine de voir cette monnaie s'effondrer et de déclencher une terrible crise économique Contrer le dollar : l'Euro fort ! [...]
[...] Des écologistes, réclamant une politique monétaire plus incitative, risqueraient non seulement de déconsidérer leur discours écologiste, mais d'obtenir surtout un résultat contraire à la baisse attendue du chômage et de la pauvreté. B. Les limites du fonctionnement Les limites du fonctionnement se situent à deux niveaux : - Au niveau de la politique budgétaire : comment articuler une politique budgétaire qui reste nationale et une politique monétaire qui est désormais décidée par la BCE ? -Au niveau international : quelles sont les caractéristiques de la politique monétaire unique dans un contexte de mondialisation ? [...]
[...] La plupart des autres banques centrales nous ont suivis dans cette voie. Cependant, La Banque centrale européenne est elle-même confrontée à tous les types d'incertitude que rencontrent les grandes banques centrales des principaux pays industrialisés. L'incertitude sur l'état réel de l'économie, l'incertitude sur la structure et la dynamique de l'économie, et l'incertitude stratégique, liée à la réaction des agents économiques et des marchés financiers à ses propres décisions de politique monétaire. En effet, la zone euro est encore en cour de construction, ainsi, nous ne disposons pas encore, en matière de données économiques, de la même densité et de la même précocité de données qu'aux États-Unis, par exemple. [...]
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