La politique industrielle renvoie à des notions et à des représentations différentes selon les acteurs et les pays : politique d'environnement des entreprises pour les uns, politique de développement de grands réseaux pour d'autres, parfois conçue comme une politique technologique ou encore comme moyen d'accompagner les restructurations. En France, pays du colbertisme industriel, elle peut néanmoins être définie comme l'ensemble des actions publiques ayant pour objectif d'agir directement ou indirectement sur la création, le développement et la diffusion de la production industrielle, et de générer à long terme des avantages construits dans le cadre des mécanismes de marché.
En France, la politique industrielle a connu plusieurs étapes depuis quarante ans. De politique d'indépendance nationale (années 1960), elle est passée à celle de « l'impératif industriel » et du « redéploiement » (années 1970) pour arriver au stade du volontarisme industriel avec les nationalisations du début des années quatre-vingt. Depuis dix ans, la question de la politique industrielle peut sembler désuète tant les pouvoirs publics semblent privilégier la régulation par le marché. C'est pourquoi nous nous demanderons si la politique industrielle est encore d'actualité.
Nous verrons donc que cette vision théorique minimaliste n'est pas respectée en pratique et que la politique industrielle est aujourd'hui face à l'enjeu de la mondialisation. C'est pourquoi elle est aujourd'hui repensée et dynamisée sur le plan national bien qu'elle nécessite des adaptations à l'échelon communautaire.
[...] Par ailleurs, on constate un renouvellement insuffisant du tissu industriel avec un taux de sinistralité pour les PMI de supérieur aux autres pays européens en 1991. De fait, l'appareil productif français souffre d'un manque d'entreprises intermédiaires qui constituent les bases arrières des grands groupes industriels en suivant leur développement technologique et leur déploiement spatial. II) La politique industrielle est repensée et partiellement renouvelée Un nouveau corpus théorique réactualise la politique industrielle - L'approche évolutionniste et la théorie des incitations : La théorie évolutionniste représente un apport majeur dans la compréhension des spécificités des espaces en matière d'innovation. [...]
[...] A cet égard, outre la diffusion des technologies-clef dans certains de ces bassins d'emploi, les dispositifs d'incitation à l'implantation ou au développement d'activité dans les zones prioritaires ont été maintenus. Par ailleurs, la politique de reconversion s'est ouverte à de nouveaux secteurs et s'est orientée sur l'initiative. Ainsi, les moyens de reconversion ont été étendus aux bassins d'emploi textiles et le dispositif national de financement repose, depuis 2002, sur une atténuation du risque pris par l'emprunteur, accordée sur la base d'une expertise et d'un accompagnement opérés par une société de conseil spécialisée. [...]
[...] les Etats n'ont pas pour autant abandonné toute intervention ciblée en matière industrielle . - La France ne cède pas au laisser-faire : Si la politique industrielle a pour objectif de profiter des avantages réels du marché, elle y ajoute cependant des correctifs qui dérogent à la loi du marché. En effet, elle peut avoir comme objectif d'apporter un surplus de compétitivité à l'économie en protégeant provisoirement un secteur naissant et ce faisant donne une pondération supérieure au long terme sur le court terme. [...]
[...] Ainsi, favoriser la coopération entre les trois pôles économiques de la production de connaissances nouvelles (Etat-industrie-université) serait une des principales sources de la croissance en permettant à la fois l'endogénéisation des externalités techniques et de diffusion ainsi que la circulation de l'information. Les coûts de l'information en seraient donc réduits. - La politique commerciale stratégique et l'attractivité du territoire : Le concept de politique commerciale stratégique est le produit du traditionnel débat sur la forme optimale du commerce international et devant arbitrer entre le libre-échange et le protectionnisme. [...]
[...] Enfin, il faut souligner les politiques stratégiques menées par l'Etat dans le secteur public. Ainsi, EDF devrait poursuivre sa stratégie de développement à l'international ainsi que GDF dont l'ambition est de conforter sa compétitivité industrielle en Europe. La multiplication d'acquisitions à l'étranger a par ailleurs permis à France Télécom de devenir le septième opérateur mondial et le deuxième européen. . mais doit relever le défi de l'intégration européenne - La configuration historique de la politique industrielle communautaire limite les marges de manœuvre nationales : L'examen de la formation de la politique industrielle en Europe enseigne que l'accent a été mis très tôt sur des mesures de type horizontal notamment par l'outil de la politique de concurrence. [...]
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