Une union économique et monétaire modifie profondément les rapports entre les politiques monétaire, budgétaire et structurelle du fait du changement d'échelle imposé à ces politiques et de leur transfert aux mains d'acteurs différents et distincts. Il s'agit donc de s'interroger sur l'ampleur et les conséquences des mutations impliquées, dans l'exercice de la politique économique, par une union économique et monétaire comme la zone Euro
[...] Les Etats doivent coordonner leurs politiques budgétaires. En effet, dans une zone monétaire unifiée, les décisions de l'un se répercutent plus intensément sur l'économie de ses partenaires. Ainsi, une politique expansionniste menée par un Etat isolé pourrait contraindre les autres Etats à lui emboîter le pas et créer des tensions inflationnistes, ce à quoi s'oppose fermement la BCE. La politique macro-économique doit être particulièrement coordonnée, en l'absence de chocs, afin de ne pas s'annihiler et de ne pas mettre en place un policy-mix défavorable à la croissance. [...]
[...] Pourtant, si la subsidiarité reste importante dans ce domaine, les grandes orientations sont décidées au sein du Conseil des Ministres et le budget communautaire permet de financer, par le biais des fonds structurels qui représentent 40% du budget, les politiques de long terme. La politique économique de l'UEM se voit contrainte de manière interne. En effet, la liberté des Etats quant à la conduite de leur propre politique budgétaire est limitée par les critères du Pacte de Stabilité qui prescrit aux Etats de rechercher l'orthodoxie budgétaire. [...]
[...] Ces politiques, orientées vers l'efficience des marchés et de l'intervention publique ne font toutefois pas oublier que l'UEM n'est pas encore véritablement achevée. A. Les politiques macro-économique et structurelle de l'Union sont orientées dans une optique d'efficience des marchés et de l'intervention publique et remarque une tendance générale à un moindre interventionnisme direct de l'Etat dans l'économie. Le Pacte de Stabilité et de Croissance accompagnant la monnaie unique impose l'orthodoxie budgétaire. Ainsi, les déficits publics doivent être progressivement réduits puis annulés et le désendettement de l'Etat doit également se poursuivre. [...]
[...] La politique économique au sein de l'UEM se caractérise donc par un éclatement des trois piliers du policy-mix entre les mains d'acteurs différents, et par les contraintes internes imposées à la politique économique. B. Afin de ne pas rendre inefficace la politique économique de la zone, les différents acteurs se doivent de coordonner leur action. Cette coordination représente le grand enjeu d'une union économique et monétaire. Au sein de l'UEM, les rôles respectifs des politiques budgétaire et monétaire sont alors différents. En effet, comme la politique monétaire est unique pour l'ensemble de la zone, elle a pour vocation de stabiliser la conjoncture en cas de choc touchant l'ensemble de la zone. [...]
[...] Un consensus, quand les décisions doivent être prises à l'unanimité comme dans le domaine fiscal, où un accord large, pour les domaines où la majorité qualifiée est nécessaire, doit alors émerger afin qu'une politique structurelle ne soit entreprise. Une union économique et monétaire pousse donc les différents acteurs à agir de concert afin de permettre à leurs politiques de gagner en efficience. Transition Ainsi, une union économique et monétaire, dont la zone Euro est le meilleur exemple actuel modifie profondément l'exercice de la politique économique. Scindés entre différents acteurs, les leviers de la politique macro-économique et des politiques structurelles, doivent être coordonnés afin de ne pas agir de manière désordonnée et contradictoire. [...]
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