Quelles sont les raisons qui ont mené son programme novateur estampillé « nouvelle droite » à la victoire ? Après avoir vu les quelques axes majeurs de son programme économique, on pourra se demander qui en était l'instigateur véritable : les classes moyennes américaines, et plus particulièrement la nouvelle droite, qui par leurs revendications anti-étatistes ont réussi à inspirer le programme du candidat conservateur ? Des experts économiques fortement décidés à tourner la page du keynésianisme, suffisamment influents pour voir leurs propositions reprises par Reagan ? Si oui, ces théories ne répondaient-elles pas à une demande existante au sein des républicaines et de leur électorat ? Ou plus cyniquement n'est-il pas le produit de think-tanks et de cabinets de communication politique sentant le vent politique tourner ?
Dans un second temps, nous nous attacherons à voir si ce programme a réellement été appliqué et s'il a eu les effets escomptés. Nous nous apercevrons que ses conséquences peuvent donner lieu à des interprétations fort divergentes en fonction du camp économique dans lequel on se trouve...
[...] Le chômage est quant à lui passé de en 1982 à en 1988. Toutefois, l'administration Reagan n'a pas cherché à aller au-delà en obtenant le plein-emploi, trait distinct des Reaganomics par rapport aux objectifs des politiques keynésiennes menées aussi bien par ses prédécesseurs républicains que démocrates. Une explosion des déficits budgétaires : lorsque le budget national s'éleva à un millier de milliards (du fait des dépenses militaires), le déficit public à 250 milliards, le déficit du commerce extérieur à quelque 60 milliards de dollars par an, faisant des USA le pays le plus endetté du monde, le Congrès commença à s'inquiéter. [...]
[...] Bref toutes les solutions néo- classiques sont appliquées. Le but est de stimuler l'emploi, l'investissement (en réduisant l'effet d'éviction généré par les dépense publiques), améliorer la productivité du travail. David Stockman, le directeur du budget de Reagan, fut l'architecte d'une stratégie qui tronqua et rationalisa la procédure législative, en prétendant limiter les possibilités des groupes d'intérêts de plaider leur cause. On procéda à des réductions des autorisations de programmes aussi bien que des projets de lois de finances. Ces réductions, qui touchaient presque tous les programmes intérieurs fédéraux, furent réunies par les commissions budgétaires de la Chambre et du Sénat en unique projet de loi, examiné par le Parlement. [...]
[...] Une réponse radicale au keynésianisme : Selon Berstein, les propositions économiques de Reagan viennent en réalité de plus loin. A partir des années 70, les nouveaux économistes keynésiens ont du mal à renouveler une pensée à bout de souffle, notamment en matière fiscale et monétaire. Ce courant de pensée a du mal à trouver des réponses à une situation non prévue par leur maître à penser : une inflation élevée associée à une montée du chômage et une faible croissance. [...]
[...] Tout cela a fait de Reagan le président le plus dépensier de l'histoire en temps de paix. Un nouveau keynésianisme ? : Reagan s'inscrivait donc dans la continuité de ses prédécesseurs de l'après-guerre, en pratiquant ce qu'il est convenu d'appeler un keynésianisme militaire Les bases militaires ont profité aux commerces locaux, les dépenses militaires ont généré des emplois bien payés et ont augmenté le pouvoir d'achat, ce qui a stimulé les industries nationales. Bref, nous sommes dans la continuité du New Deal. [...]
[...] Différents groupements fondamentalistes chrétiens soutinrent ce mouvement (on les appelle la droite religieuse) et menèrent une campagne active d'inscription de nouveaux électeurs, leva des fonds et mobilisa le public par des campagnes de mailing ou par l'intermédiaire de leurs chaînes de télévision. On considère souvent que le programme de Reagan n'était que la traduction des revendications de ces classes moyennes, qui se sont déjà manifestées, entre autres à travers les révoltes fiscales des années 70. Ceci dit, réduire le programme de Reagan à cela reviendrait à nier le rôle des théories économique. Derrière les combats politiques se cachent fréquemment des controverses entre différentes écoles de pensée économique. [...]
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