Élu de justesse face à Al Gore, George Bush veut apparaître comme le représentant d'une forme de conservatisme qui rallierait toutes les tendances, une conception qui transparaît au travers la composition de son cabinet. Il doit rapidement affronter, dès mars 2001, le retournement de la conjoncture et le choc des attentats du 11 septembre. Officiellement libéral, il doit se résoudre à promouvoir des politiques de relance d'inspiration keynésienne.
[...] Un déficit extérieur qui menace l'équilibre économique mondial La croissance américaine, supérieure à celle de l'Europe et du Japon, provoque une flambée des importations alors que les exportations ne progressent que modérément du fait du ralentissement économique mondial et de l'appréciation du dollar. Le déficit courant (430 milliards de dollars entre 2000 et 2003) s'explique par le fait que les Américains vivent à crédit, dépensant plus qu'ils ne gagnent (sur un dollar dépensé, la moitié est financée à crédit). L'accumulation des déficits extérieurs gonfle la dette externe, qui atteint 2500 milliards de dollars, soit 22% du PIB, et contraint les États-Unis à recourir à l'épargne mondiale. [...]
[...] Il existe un risque majeur: celui d'une déflation mondiale. Un repli des investisseurs impliquerait que les Etats-Unis n'assument plus leur rôle de locomotive de l'économie mondiale. Les Etats-Unis n'auraient plus le choix qu'entre une baisse du dollar comme en 1987 ou une hausse des taux d'intérêt qui toutes 2 pénaliseraient l'économie mondiale. B. Un égoïsme américain dont le revers est une plus grande vulnérabilité? La reprise s'appuyant essentiellement sur la consommation des ménages, le prix du pétrole devient une variable décisive pour le maintien d'une croissance durable et stable. [...]
[...] Le déficit budgétaire a relativement peu varié depuis 2003, après avoir accusé une détérioration de plus de 5 points de PIB à partir de 2000. Un freinage sans précédent des dépenses discrétionnaires hors défense dans le budget est net. B. Un objectif stratégique: assurer la sécurité des Etats-Unis Dès le début de son mandat, Bush applique son programme de réarmement par une augmentation des crédits militaires de 20 milliards de dollars affectés prioritairement au projet de bouclier antimissile. Il apparaît comme l'héritier de Reagan en pratiquant à nouveau un militaro-keynésiannisme. [...]
[...] Le difficile retour à la croissance des années 90 On constate le succès du policy-mix à l'américaine: après une chute du taux de croissance en 2001 l'économie retrouve un rythme de croissance plus soutenu à avec une inflation modérée. Les politiques de baisse d'impôts et de baisse des taux d'intérêt ont libéré chaque année 100 milliards de dollars qui ont été un puissant facteur de soutien de la consommation des ménages. La reprise est cependant fragile car elle ne peut reposer sur la seule consommation des ménages qui, face à leur endettement, peuvent être tentés de privilégier l'épargne. Les entreprises restent dans l'attentisme, ce qui bloque la reprise de l'investissement. [...]
[...] La réalité, un retour à des schémas keynésiens A. Stimuler l'économie par la relance budgétaire et la baisse des taux d'intérêt - On constate en premier lieu une rupture avec l'ultralibéralisme de façade: face au caractère exceptionnel des attentats, l'administration prend des mesures exceptionnelles. Le programme de baisse d'impôts prévu est maintenu, l'Etat débloque 40 milliards de dollars pour la reconstruction de New York milliards pour les compagnies aériennes et 3 milliards pour les licenciés new-yorkais. Le total équivaut à du PIB. [...]
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