Une politique budgétaire peut-elle influencer la production?

Résumé du document

La politique budgétaire, qui constitue, avec la politique monétaire, l'un des principaux leviers de la politique économique de l'Etat, désigne l'action des pouvoirs publics exercée par le biais du budget de l'Etat dans le but d'influer sur la conjoncture économique du pays.
La politique budgétaire possède essentiellement trois instruments :
- au niveau des dépenses : les dépenses d'investissement public et les prestations sociales,
- au niveau de la recette : la pression fiscale.
Comment ces instruments sont-ils utilisés et comment permettent-ils, comme le soulignent les théories keynésiennes, d'influencer la conjoncture et plus particulièrement la production ? L'Etat détient-il réellement la capacité de maîtriser ces instruments ou une politique budgétaire connaît-elle des limites quant à son efficacité sur la production comme l'affirment les néoclassiques et libéraux ?

Extraits

[...] Bien que les effets sur la production d'une politique budgétaire puissent être critiqués, cet instrument a encore son importance dans les politiques économiques mises en place par les gouvernements. Ceci est d'autant plus vrai concernant les pays membres de l'Union Européenne. En effet, les gouvernements étant désormais privés de la politique monétaire (qui est aux mains de la BCE), leur seule marge de manœuvre réside dans la politique budgétaire, bien que celle-ci doive tenter de répondre aux exigences du Pacte de stabilité. [...]

[...] Une politique budgétaire peut-elle influencer la production ? La politique budgétaire, qui constitue, avec la politique monétaire, l'un des principaux leviers de la politique économique de l'Etat, désigne l'action des pouvoirs publics exercée par le biais du budget de l'Etat dans le but d'influer sur la conjoncture économique du pays. La politique budgétaire possède essentiellement trois instruments : - au niveau des dépenses : les dépenses d'investissement publics et les prestations sociales, - au niveau de la recette : la pression fiscale. [...]

[...] C'est avec la Théorie générale de l'emploi, de l'intérêt et de la monnaie de Keynes qu'est conceptualisée l'utilisation de la politique budgétaire pour influencer le niveau de la demande agrégée (et donc de la production). Afin de relancer l'activité économique, il faut stimuler la demande, c'est- à-dire la consommation et les investissements des agents, en augmentant leurs revenus. Pour cela, on peut réduire les impôts, augmenter les transferts de revenus ou encore le versement (aux entreprises) de subvention. Keynes fait l'hypothèse qu'une fraction stable de toute augmentation du revenu disponible est consacrée à la consommation, le reste étant épargné. [...]

[...] A long terme, si le poids de la dette est important, l'impact d'une politique budgétaire peut être amoindri par l'anticipation des agents. En effet, ils peuvent ne pas avoir confiance en la possibilité de remboursement de la dette par l'Etat et ainsi ralentir leur consommation, ce qui affectera la production. Des limites dues à l'ouverture des marchés L'ouverture des économies entre elles, c'est-à-dire leur niveau de participation aux échanges internationaux, limite également l'influence d'une politique budgétaire sur la production. Dans le cas d'une politique expansionniste de relance par exemple, cette contrainte extérieure peut engendrer des effets contraires aux buts fixés. [...]

[...] Les politiques macroéconomiques ne sont donc pas nécessaires pour corriger les déséquilibres et le plus souvent elles les accentuent au lieu de les atténuer. Par ailleurs, une politique budgétaire n'entraîne pas toujours les effets espérés. . et la politique budgétaire n'entraîne pas toujours les effets espérés. Les néoclassiques puis les libéraux soulignent plusieurs effets incontrôlés de la politique budgétaire sur la production. L'effet d'éviction Les gouvernements n'ont plus souvent la possibilité ou la volonté de financer des dépenses publiques par l'inflation ou par une hausse des impôts. Pour accroître ses dépenses publiques, l'Etat peut alors emprunter sur le marché financier. [...]