Aujourd'hui, 7 millions de personnes vivent sous le seuil de pauvreté en France. Jusqu'à il y a une quinzaine d'années, la France a privilégié une politique d'assistance aux personnes les plus démunies sans contrepartie : c'est la politique de welfare mise en place pendant la période des « 30 Glorieuses ». Les politiciens français soulèvent actuellement le débat de la transition vers une politique de workfare, c'est-à-dire d'aider financièrement les individus actifs pour récompenser leurs efforts. Aux vues de la conjoncture économique et sociale française, peut-on passer du welfare au workfare ?
La France privilégie actuellement une politique de welfare ; c'est-à-dire qu'elle accorde des aides sociales sans réelle contrepartie de la part des bénéficiaires, comme la recherche active d'un emploi.
Au départ les coûts d'une telle protection sociale étaient limités, mais très vite on a assisté à une augmentation significative du nombre d'allocataires des aides sociales, à cause de la hausse du chômage depuis les années 1990 notamment.
[...] Autrement dit de cette baisse durant cette première décennie reflète plutôt une moindre efficacité du programme à aider les familles éligibles qu'une réduction du nombre de familles pauvres. Lorsqu'elles ne participent pas au programme TANF, les personnes très pauvres se privent non seulement d'une source de revenus, mais également de l'aide à la recherche d'un emploi et de l'encadrement que leur offre le programme. Chronique d'une chute annoncée À partir de 2001, sous l'effet du ralentissement économique, l'emploi s'est contracté entraînant une baisse des recettes fiscales et une augmentation des aides des États (en liaison avec celle des dossiers sociaux). [...]
[...] Grâce à de nouvelles réformes tel le RSA, la France s'est engagée sur la bonne voie pour passer d'un régime de welfare à un régime de workfare. Bibliographie indicative Economic Development, Growth and Welfare par Charles Smith Workfare par Kurt Wyss décembre 2007) Annexes Annexe 1 L'exemple du RMI est le plus parlant : le nombre d'allocataires du RMI est passé d'environ personnes à sa création en 1988, à 1,17 million en 2008. [Retour] Annexe 2 Du RMI au RSA : une refonte des politiques d'insertion et d'aide sociale D'après LaDocumentationFrançaise.fr Succès et limites du dispositif La forte croissance du nombre d'allocataires du RMI, notamment sous l'effet de la hausse du chômage au cours des années 1990, fait rapidement du dispositif l'un des piliers de notre système de protection sociale. [...]
[...] La montée en charge du crédit d'impôt, EITC (Earned Income Tax Credit)1, qui associe le droit à l'aide publique au devoir de travailler, a enclenché le passage du Welfare au Workfare. Le vote du Personal Responsibility and Work Opportunity Reconciliation Act (PRWORA), le 22 août 1996, a entériné cette transition. Les fondements de l'aide sociale ont été bouleversés, Bill Clinton en appelant à la fin du Welfare traditionnel The end of the Welfare as we know it Les dispositifs sociaux, qui pour certains dataient des années 1930, ont laissé place à d'autres, qui exigent des bénéficiaires une implication sur le marché du travail. [...]
[...] Même si le Congrès est revenu sur certaines de ces coupes, la plupart ont été maintenues. En revanche, le PRWORA a permis de renforcer l'aide aux enfants pauvres. En particulier, l'aide à la garde des jeunes enfants pour les familles les plus défavorisées a plus que doublé entre 1996 et 2005, pour atteindre 4,8 milliards de dollars, afin de permettre aux mères isolées, désormais dans l'obligation de travailler, de le faire. Au final, autonomie et emploi sont devenus les maîtres mots de l'aide sociale. [...]
[...] Les tendances diffèrent fortement selon le statut matrimonial passé de ces femmes. Le nouveau dispositif TANF et l'extension de l'EITC expliqueraient respectivement et de l'amélioration de l'emploi des mères isolées10. La progression de l'emploi a permis de faire reculer la pauvreté, en particulier celle des familles monoparentales, qui est passée de à en 200011. La baisse de la pauvreté des enfants (presque 3 points entre 1996 et 2004) n'a pas été aussi marquée qu'attendu, ce qui serait dû à l'entrée continue de nouveaux immigrants hispaniques qui constituent le groupe ethnique ayant le plus d'enfants pauvres. [...]
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