L'économie de marché se réfère à la théorie capitaliste en rupture avec le communisme qui prône l'économie planifiée dans laquelle toutes les décisions sont prises par l'Etat. Il s'agit d'un système dans lequel les agents économiques sont libres d'acheter ou de vendre des biens, des services et des capitaux pour faire des profits.
La démocratie est le régime politique dans lequel le pouvoir est détenu par le peuple souverain, basé sur le principe d'égalité, et caractérisé par un pluralisme politique, par la liberté politique et civile des individus, par l'indépendance de la justice et par la règle de la majorité pour éviter la domination d'un groupe ou d'un individu comme dans les régimes autoritaires.
En 1989 il semblait évident avec le consensus de Washington que le passage à l'économie de marché allait instaurer la démocratie représentative et les Droits de l'Homme qui semblaient être la seule formule viable à terme. Cependant, les transitions démocratiques ont tardé. L'instauration de l'économie de marché offre-t-elle un cadre propice à l'épanouissement de la démocratie ?
[...] La sortie de l'autoritarisme où les élites coopèrent amorce le passage vers la démocratie par l'alternance de ces élites dont la répétition consolidera la démocratie. Toutefois, le clivage, vieille et nouvelle élite, doit peut-être être dépassé pour voir la capacité de celle-ci de changer pour s'adapter à l'économie de marché et à la démocratie. En attendant la démocratisation du régime, l'économie de marché peut brutalement changer les rapports économiques au sein d'un Etat avec sa modernisation dont un dommage collatéral est l'exclusion d'une partie de la population. [...]
[...] Donc, le passage à l'économie de marché ne favorise pas toujours la démocratie, si le renouvellement des élites n'est pas suffisant. Elles s'avèrent au final être les grands gagnants de la transition du fait de leur reconversion - avec la concurrence économique, les chances de survie des entités politiques étaient bien meilleures si elles disposaient de ressource suffisante, elles avaient également besoin d'argent, ce que leur permettait l'économie de marché car qui d'autres que les anciennes élites possédaient les capitaux culturels, sociaux, etc., les relations et les contacts, ce qui va faire de la corruption (ralentissant l'économie) et de la méfiance envers celles élites monnaie courante. [...]
[...] Tout s'abord, les communistes ont du s'adapter à la nouvelle donne avec l'apparition d'un critère de compétence qui le soumet d'office à l'économie de marché avec pour seul but de rester aux commandes, quitte à passer des compromis. Le passage à la démocratie n'était pas leur but initial. Ils se dirigent vers l'entreprenariat et être membre du parti est le passeport nécessaire pour faire carrière dans cette nouvelle économie. Ainsi environ des ex-nomenklaturistes se reconvertirent en entrepreneurs privés en Hongrie et en Pologne entre 1988 et 1993. [...]
[...] Si l'économie de marché elle-même produit des inégalités plus ou moins socialement acceptables qui freinent le passage à la démocratie, les individus qu'elle crée (la classe moyenne) défavorisent indirectement cette démocratisation, et c'est seulement le temps qui va remédier à ce déficit démocratique. C. La thérapie de choc : le départ prématuré ou la faillite de crédibilité démocratique Résumons-nous : l'économie de marché qu'est-ce que c'est : renouvellement limitée des anciennes élites, la production croissante d'inégalités plus ou moins socialement acceptables, l'ouverture à la concurrence, les hausses de prix basées sur l'efficacité du marché. En somme : pourquoi les pays en transition vers l'économie de marché ont-ils accepté cette hausse de prix ? [...]
[...] Si l'économie de marché semble essentielle à l'instauration de la démocratie, elle semble l'être encore plus concernant la consolidation démocratique. Cela ne veut pas dire que l'Etat ne doit pas intervenir dans le marché, au contraire, l'économie de marché favorise la démocratie si elle y est subordonnée, c'est pour cela qu'on parle de démocratie de marché Une limite cependant est que l'interpénétration des économies les rend interdépendantes. Ainsi, aujourd'hui si l'économie de l'UE fléchit trop, c'est toute l'économie des pays est-européens à laquelle cette économie de marché a participé à leur démocratisation qui s'effondre. [...]
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