La Chine a longtemps eu un taux de change fixe à 8,27 yuan = 1 USD. Ce taux est selon les Américains d'une part trop rigide, et d'autre part trop bas. Le développement actuel de l'économie chinoise est principalement fondé sur une compétitivité coût permise par le bas prix de la main d'œuvre chinoise, mais aussi sur la différence du coût de la vie entre les pays développés à économie de marché (PDEM) et la Chine, dont la parité de pouvoir d'achat est beaucoup plus élevée : en 2002, on pouvait se procurer en Chine un même ensemble de services pour 25% du prix demandé pour cet ensemble dans un pays développé.
Or, cette différence est créée de façon artificielle : la Chine ayant un taux de change fixé par l'État vis-à-vis du dollar américain à une valeur de 100 yuan pour un dollar, la Chine est alors fortement avantagée par rapport à ses concurrents étrangers pour ses exportations. En effet, un produit fabriqué en Chine sera vendu à des prix beaucoup plus bas, étant donné que le prix de la main d'œuvre est beaucoup plus bas, phénomène encore amplifié par le fait que le yuan est sous-évalué.
[...] Cependant, les autres pays, particulièrement les États-Unis, s'opposent à cette politique monétaire de la Chine qui nuit à la compétitivité de leurs exportations. Elle est perçue comme une opportunité de produire à coûts moins élevés mais également comme une menace potentielle pour l'industrie nationale. La pression salariale imposée partout dans le monde à cause de la concurrence chinoise est souvent considérée comme un frein potentiel à la croissance mondiale, en bloquant la hausse des salaires et donc celle de la consommation. [...]
[...] Bien que ceci soit a priori un frein à la compétitivité chinoise, ces accords ont été la contrepartie de la fin des accords multifibres : ceux-ci imposaient en effet des quotas à l'importation sur les textiles. La fin de ces accords a permis aux entreprises chinoises ou aux entreprises occidentales (disposant de filiales en Asie) d'exporter ou de réexporter massivement vers les marchés des pays développés. Inondant ceux-ci de produits à bas prix qui ont donc permis à la Chine de rendre sa balance commerciale encore plus excédentaire. [...]
[...] Mais si la Chine est particulièrement avantagée par cette situation, il n'en reste pas moins que le reste du monde est pénalisé par cet avantage compétitif : les PDEM, dont les salaires sont beaucoup plus élevés, connaissent un phénomène de délocalisations, c'est-à-dire de déplacement de l'activité vers un autre pays. Les délocalisations ont d'abord été industrielles, étant donné le bas coût de la main-d'œuvre peu qualifiée en Chine, mais les importantes différences de salaires conduisent maintenant les autres activités à être délocalisées : les activités de services sont de plus en plus délocalisées. [...]
[...] Une stratégie de négociation puis de coopération se met en place, en vue de parvenir à davantage de concessions de la part des Occidentaux, tandis que la Chine accepte d'en faire elle-même, tant son avantage compétitif est important. Le yuan a été un des objets de conflit majeur de l'actualité récente : celui-ci étant une des raisons principales de conflits entre les pays développés et de la Chine, cette dernière a accepté de réévaluer sa monnaie au profit des Occidentaux. [...]
[...] Ces pays qui ont pu être opposés dans le passé sur la question de la compétitivité - coût sont désormais prêts à établir un accord de libre-échange. Le premier dans l'histoire entre la Chine et un autre pays qui devrait donc bénéficier aux deux économies selon les dirigeants. Cette nouvelle logique conduirait les États à penser qu'ils ont davantage intérêt à coopérer qu'à s'affronter, et qu'ils peuvent tirer beaucoup de ce type de relations commerciales qui permettraient de rendre les économies des participants plus efficaces. [...]
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