Le dernier classement des pays en fonction d'un indice de compétitivité établi par le World Economic Forum place la France en 16e position, derrière entre autres la Norvège, l'Australie ou encore la Finlande. Même si la pire des attitudes est de se laisser aveugler par ce classement, il est tout de même très observé par les chefs d'entreprise et les dirigeants politiques.
Si l'on ne se contente pas de le prendre au pied de la lettre, le nombre de questions qu'il soulève est incroyable. Il nous amène tout d'abord à réfléchir sur la notion de compétitivité nationale. Une expression utilisée à tout- va dans les médias et par des auteurs qui se hissent parfois au rang d'économiste, mais pour laquelle il est bien difficile de donner une définition !
Aussi, avant de se poser la question formulée par le sujet de l'exposé faut-il déjà donner du sens au concept de « compétitivité nationale », un sens qui ne fait pas forcément consensus, mais dépend des sensibilités de chacun. En fonction de ces différentes visions, nous verrons en quels termes se pose la notion de compétitivité nationale dans le cas de la France et comment on peut fonder une politique qui se veut compétitive.
[...] Les clusters sont des groupes d'entreprises géographiquement proches et interconnectées évoluant dans un domaine commun. Les clusters comme celui du logiciel en Inde ou des voitures haut de gamme en Allemagne sont souvent concentrés dans une région voire dans une ville. Les clusters ont un impact sur la compétitivité de trois façons principales. Tout d'abord ils augmentent la productivité des firmes qui en font partie que ce soit par la présence de fournisseurs spécialisés qui se font concurrence, la présence de prestataires de services . [...]
[...] L'approche de Krugman souligne le fait que l'histoire compte dans la localisation des activités History matters et ainsi, qu'il y a de la place pour des politiques publiques en la matière. C'est toute la logique des pôles de compétitivité, mis en place en France en 2005 (67 disséminés sur l'ensemble du territoire), qui visent à profiter de l'ensemble des économies d'échelle externes permises par la concentration de la production d'un secteur sur quelques pôles industriels. Le modèle de Krugman (1991) identifie plus particulièrement les externalités amont de demande et aval de production, mais dès 1920, Alfred Marshall avait identifié trois grandes catégories d'économies d'échelle externes permettant d'expliquer les concentrations d'entreprises (penser, par exemple, à la Silicon Valley, qui accueille un grand nombre de producteurs de semi-conducteurs et de logiciels) : la garantie pour chaque firme d'être à proximité d'un grand nombre de fournisseurs spécialisés, l'assurance de bénéficier d'un bassin de main d'œuvre important et l'opportunité de profiter d'externalités de connaissances . [...]
[...] Une des limites de la théorie de Ricardo est qu'elle prend pour exogènes les différences de productivité entre les pays, qui ne sont donc pas expliquées. Les travaux de trois économistes, Hecksher, Ohlin et Samuelson, permettent d'expliquer les avantages comparatifs des nations par leurs dotations relatives en facteurs de production. Ainsi, un pays qui sera mieux doté en capital qu'en travail, par exemple, se spécialisera dans la production de biens intensifs en capital, car la rémunération de ce facteur y sera plus basse que dans les autres pays (d'où sa compétitivité), et importera des biens intensifs en travail. [...]
[...] UNE VISION ORIGINALE ET MICRO-ECONOMIQUE DE LA COMPETITIVITE NATIONALE La notion de compétitivité nationale est en relation directe avec celle du niveau de vie. Le niveau de vie d'une nation est déterminé par la productivité de son économie qui est mesurée par la valeur des biens et services produits par unité de facteur de production. La productivité dépend à la fois de la valeur des produits et services de la nation mesurée par le prix auquel elle peut les vendre sur le marché et l'efficacité avec laquelle ils sont produits. [...]
[...] Elles doivent faire la transition d'une compétition à travers les avantages comparatifs (main d'oeuvre bon marché ou dotation importante en ressources naturelles) à une compétition à travers les avantages compétitifs issus de produits et de processus de production particuliers. Ce qui était une force à un stade de développement moins avancé devient une faiblesse au fur et à mesure que le développement se fait. Par exemple, la copie rapide de technologie étrangère doit laisser la place au développement interne de technologies innovatrices pour qu'un pays puisse rivaliser à un stade de développement avancé. [...]
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