La politique monétaire est probablement la politique économique qui a le plus changé depuis le début des 1970s. L'abandon du système de changes fixes lui permet en effet de retrouver une autonomie inconnue jusque-là. Elle est utilisée depuis pour atteindre des objectifs précis, que ce soit en terme de croissance ou d'inflation. A partir des 1990s synonymes de 3D (décloisonnement, déréglementation, désintermédiation), les autorités monétaires ont dû faire face à un nouveau défi : la libéralisation des marchés financiers. Dès lors, une réorientation de la politique monétaire s'impose-t-elle ?
[...] D - Le cadrage à MT de la politique monétaire. Les autorités monétaires doivent faire face à trois incertitudes : Concernant l'état de l'économie : difficultés à identifier la nature et la persistance des chocs. Concernant le modèle de fonctionnement de l'économie : les mécanismes de propagation, des chocs, etc. Concernant la réaction des agents Selon Robert LUCAS [1976], les agents font un apprentissage permanent de la vie économique et ajustent continuellement leur comportement, de sorte que l'observation du passé est de peu d'utilité pour prévoir l'avenir. [...]
[...] Par ce mécanisme, la BC oblige les banques commerciales à maintenir un pourcentage de leurs actifs les plus liquides (M3 pour l'Europe) en réserve à la BC augmentation du besoin de refinancement des banques de second rang freine la création monétaire. Or, ces opérations représentent un coût pour les banques. Dès lors, l'usage de cet instrument a reculé depuis le milieu des 1980s : le taux de réserve obligatoire a baissé dans les pays où elles subsistent, tandis qu'elles sont de plus en plus rémunérées et surtout que leur usage actif a disparu. Actuellement, la politique monétaire repose quasi exclusivement sur l'instrument de taux de refinancement. B - La modification des canaux de transmission. [...]
[...] La transmission des impulsions monétaires (via le taux de refinancement) aux autres variables financières (tdc, TI à LT, cours des titres) va dépendre de la confiance que les marchés accordent au discours de l'autorité monétaire, id est à sa crédibilité en matière de lutte contre l'inflation. Une partie de l'action de la BC sera de convaincre les marchés de l'efficacité et de la durée de son action, seul moyen de modifier les anticipations d'inflation. Les effets d'annonce et de signal deviennent aussi importants que l'action elle-même. C - Anticipations rationnelles et crédibilité. [...]
[...] Dans la tradition de la mystique des banques centrales on considérait que les agents observaient de près la BC et que cette dernière devait en dire le moins possible, de manière à ne pas s'engager sur des actions qu'elle pourrait être amenée à modifier par la suite (WYPLOSZ *2002+). En gardant secrète une partie de ses informations, la BC s'assurait ainsi d'un avantage supposé stratégique vis-à-vis des marchés, ce qui renforçait l'autonomie et l'efficacité de la politique économique. La mystique des banques est aujourd'hui abandonnée au profit d'un effort de transparence. Deux explications à cette évolution : - Tout d'abord, les BC sont aujourd'hui davantage indépendantes, ce qui réduit la tentation de créer une inflation surprise et par là même l'intérêt d'être opaque. [...]
[...] Ainsi, la hausse du taux directeur américain de en juin 2004 à 4,75% en mars 2006 a été effectuée par l'intermédiaire de quinze hausses successives de 0,25 points de base. III/ Quels objectifs pour la politique monétaire ? Les luttes contre les chocs inflationnistes sont aujourd'hui plus efficaces qu'elles n'ont pu l'être dans les années 1980. Alors que les taux d'inflation ont diminué, accompagnée d'une réduction des fluctuations de production depuis le milieu des 1980s, les cycles financiers se sont amplifiés. L'instabilité économique a eu ainsi tendance à se déplacer de la sphère réelle (production) vers la sphère financière (cf. graphiques). [...]
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