La crise économique mondiale a accentué ces dernières années les situations dans lesquelles des salariés d'une entreprise française ont subitement découvert que leur PDG s'apprêtait à délocaliser la production, notamment vers les pays de l'Est ou sur le continent asiatique, où le coût du travail est moindre comparé à celui de la France. Si cette décision parvient à se concrétiser, l'entreprise aurait une filiale à l'étranger, ce qui serait une innovation organisationnelle, donc une nouvelle organisation du travail.
Les nouvelles caractéristiques de la croissance (augmentation du Produit Intérieur Brut déflaté, somme de toutes les valeurs ajoutées d'un pays à laquelle on soustrait la hausse des prix sur une année, sur le long terme) depuis les années 1980 ont-elles conduit à une transformation réelle de l'organisation du travail ?
[...] Elles ont apporté leur lot de conséquences positives, mais en plus de rester par certains côtés néo- tayloriennes, elles ont entraîné la précarisation du marché du travail. Cette nouvelle organisation du travail aura-t-elle la même fin que celle du système fordiste ? Il serait intéressant de se pencher sur cette question. [...]
[...] Toutefois, l'enjeu principal de cette transformation de l'organisation du travail est de gagner en flexibilité et d'être plus innovant. Nous l'avons évoqué précédemment, la demande est au plus mal à la fin des Trente Glorieuses. Il faut donc la ménager pour pouvoir mieux la relancer. Il faut ajouter que la demande des ménages est de plus en plus changeante et instable, ce qui oblige les entreprises à s'adapter encore plus aux consommateurs. Pour cela, il faut varier la production et l'emploi selon les besoins du marché, autrement dit être plus flexible. [...]
[...] Cet élément nous amène à réfléchir sur les aspects parfois négatifs de cette transformation de l'organisation du travail. On assiste à la précarisation du marché du travail (hausse des CDD, emplois à temps partiel En raison du capitalisme, la hausse du pouvoir des actionnaires et leur quête de rentabilité maximale a perturbé le fonctionnement économique des entreprises, ce qui compromet notamment les investissements, pourtant nécessaires pour améliorer le capital humain, technique Nous avons donc vu que grâce à la situation critique de l'économie française du début des années 1980, des transformations majeures de l'organisation du travail ont pu voir le jour. [...]
[...] Concernant le capital technique, les entrepreneurs purent introduire des Nouvelles Technologies de l'Information et de la Communication (NTIC), permettant ainsi un progrès technique de l'entreprise. Ce progrès technique apporte d'une part une production et une productivité accrues, mais aussi une meilleure proximité des clients : ainsi des salariés du tertiaire étaient en contact direct avec le public en 2008. De plus, avec le Juste À Temps encouragé par le toyotisme, on ne produit que lorsqu'un client passe une commande à l'entreprise : l'utilisation des machines est donc mieux gérée. Le capital humain (aptitudes améliorant l'efficacité du travail) n'a pas été oublié. [...]
[...] En effet, dans le système fordiste, la demande était considérée comme étant "de masse Ford utilisait ainsi les gains de productivité afin de baisser les prix pour relier la production de masse à la consommation de masse. Même les ouvriers étaient regardés comme un potentiel d'acheteurs qui seraient, vu sous cet angle, aussi standardisés que l'étaient les voitures du constructeur américain. Or le "soin " nécessaire apporté à la demande en raison de la conjoncture du début des années 1980 par une transformation de l'organisation du travail a permis de transformer le statut de cette demande. [...]
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