Dans quelle mesure la consommation dépend-elle du revenu ?

Thèmes abordés

consommation, revenu, microéconomie, mode de consommation, socialisation économique

Résumé du document

La consommation dans son ensemble est-elle dépendante de l'un d'entre eux ? L'analyse microéconomique traditionnelle fait du revenu le facteur essentiel du choix du consommateur, mais si cet assertion est probablement vraie dans les conditions de la CPP, il est tout aussi exact de dire que d'autres facteurs socio-économiques en dehors de ce paradigme très limité, peuvent intervenir pour influencer le niveau comme la qualité de la consommation.
Mais dire cela reste incomplet, car si l'on en croit la loi de l'augmentation croissante du poids des administrations (dite loi de Vagner), la consommation est de plus en plus socialisée dans les PDEM. Il existe des différences quand à cette socialisation, mais il reste indispensable d'étudier les effets de cette socialisation pour comprendre tous les déterminants de la consommation finale élargie.

Extraits

[...] Nicolas Herpin montre les principes des classes en matière d'habillement changent selon les classes (les classes populaires achètent plein de fringues de mauvaise qualité). De même, les jeunes consomment plus pour l'alimentation et le chauffage. En ville, on peut vivre sans véhicule, pas en campagne. Au delà de ça, les travaux fondateurs sont ceux d'Edmond Goblot, avec la Barrière et le Niveau. Toute consommation a pour finalité d'agréger le consommateur à un groupe social tout en le séparant des autres groupes sociaux. Pour Goblot, la consommation est un acte éminemment distinctif. Cette idée fut reprise en 1979 dans La Distinction de Pierre Bourdieu. [...]

[...] Les sociétés modernes ont des taux de prélèvement obligatoire élevés qui permettent de fournir aux résidents français des biens ou des services dits gratuits. Il en va ainsi de l'éducation, de la santé, des infrastructures collectives (les routes, les ponts, les TGV). La consommation est aujourd'hui portée par les administrations publiques indépendamment des revenus. Par exemple, le montant d'une consommation liée à l'éducation du primaire du bac est égale à 100.000 ( consommation collective qui améliore le bien être des individus sans pour autant que le bénéficiaire doive verser une partie de son revenu pour ses besoins. [...]

[...] Ces consommations ne nécessitent plus d'avoir un revenu minimum, et on peut très bien bénéficier d'une protection grâce à la gratuité des services publics. Conclusion Les sociétés contemporaines développées rompent de plus en plus la relation traditionnelle entre le revenu et la consommation. Au delà des inégalités de revenu, la consommation dans les pays développés est de plus en plus déconnectée, soit du salaire, soit des revenus de transfert. Le problème est que tout cela coute de plus en plus cher, et ce qui était vrai hier, sera-t-il vrai demain ? [...]

[...] Dans quelle mesure la consommation dépend-elle du revenu ? La consommation dans son ensemble est-elle dépendante de l'un d'entre eux ? L'analyse microéconomique traditionnelle fait du revenu le facteur essentiel du choix du consommateur, mais si cet assertion est probablement vraie dans les conditions de la CPP, il est tout aussi exact de dire que d'autres facteurs socio-économiques en dehors de ce paradigme très limité, peuvent intervenir pour influencer le niveau comme la qualité de la consommation. Mais dire cela reste incomplet, car si l'on en croit la loi de l'augmentation croissante du poids des administrations (dite loi de Vagner), la consommation est de plus en plus socialisée dans les PDEM. [...]

[...] Les relations sont moins claires en 73 et 2008, car la crise est caractérisée par l'inflation, de telle sorte que les agents économiques ont vu les prix monter, mais les salaires aussi. Et l'effet d'illusion monétaire de la croissance des salaires a pu leur faire penser qu'ils étaient riches alors même que leur salaire réel baissait. Les analyses de Pigou et Patinkin montrent à propos du patrimoine que l'inflation a un rôle et on peut aboutir à un effet d'encaisse réel (effet d'encaissement de l'épargne pour compenser la chute du pouvoir d'achat du patrimoine lié à l'inflation). La crise actuelle réhabilite les travaux de Braun et Duesenbery. [...]