Selon les chiffres publiés par l'Insee au début du mois de décembre 2009, le taux de chômage des 15-24 ans atteint 23,8%. Les débats demeurent au sujet du ratio retenu pour mesurer le taux de chômage des jeunes, correspondant au nombre des chômeurs recensés de moins de 25 ans rapporté à la population active de la tranche d'âge. Un des principaux reproches adressés à ces statistiques concerne l'absence de comptabilisation ou la comptabilisation partielle des étudiants, provoquant un gonflement artificiel des chiffres du chômage des jeunes.
Les remèdes apportés pour lutter contre le chômage des jeunes varient en fonction du positionnement partisan des gouvernements. D'une part, les gouvernements de droite ont eu tendance à agir sur le coût de recrutement des jeunes en créant des incitations financières pour les entreprises. Ces avantages peuvent prendre la forme d'une réduction de charges (1986), de la prise en charge d'une partie du salaire (2002), d'une réduction du salaire minimum appliqué aux jeunes (1994) ou d'un assouplissement du Code du travail à travers l'introduction d'innovations réglementaires (2006). D'autre part, les gouvernements ancrés à gauche se sont attachés à créer des emplois publics sans remettre en cause les emplois existants : Travaux d'Utilité Collective (1984), Contrats Emploi Solidarité (1990), emplois-jeunes (1997), etc. Les dispositions prises en ce sens s'apparentent donc à une forme de « traitement social » du chômage. A l'heure actuelle, les impératifs de maîtrise de la dépense publique favorisent une logique de réduction de l'emploi public, à l'opposé des mesures de soutien du secteur non marchand (monde associatif et fonctions publiques).
[...] Par ailleurs, les nouveaux dispositifs mis en place dans ce domaine doivent encore faire leurs preuves : nouveaux contrats d'apprentissage ont été enregistrés entre janvier et octobre, contre au cours de la même période de 2008 ; nouveaux contrats de professionnalisation ont été signés en 2009, contre l'année précédente et l'aide de euros versée à tout employeur embauchant en Contrat à Durée indéterminée (CDI) un jeune de moins de 26 ans ayant effectué un stage chez lui peine à décoller, avec seulement 3719 demandes d'aide déposées entre août et octobre 2009. Toutefois, il faut nuancer l'impact des formations en apprentissage. L'Allemagne, pionnière dans ce domaine, doit aujourd'hui faire face au désengagement des entreprises du système paritaire de gestion en raison du coût élevé et du niveau de qualification insuffisant des jeunes. Par ailleurs, le niveau d'emploi des entreprises doit être suffisant pour qu'elles puissent confier aux jeunes apprentis des tâches enrichissantes dans le cadre de leur cursus et garantir une transition sans failles entre l'apprentissage et le recrutement. [...]
[...] La crise économique risque d'augmenter considérablement l'affluence des jeunes dans les missions locales, tandis que les financements publics sont demeurés quasiment stables depuis 2005. Une revalorisation des dotations publiques (plus 40 millions d'euros d'ici 2010) doit donc être opérée pour permettre un accompagnement de qualité des jeunes, avec des objectifs plus larges que la simple recherche d'emploi. Le logement des jeunes demandeurs d'emploi, avec la construction de foyers de jeunes travailleurs dans tous les bassins d'emploi, constitue par exemple l'un des objectifs prioritaires. [...]
[...] Rétrospective et grandes orientations stratégiques : Les remèdes apportés pour lutter contre le chômage des jeunes varient en fonction du positionnement partisan des gouvernements. D'une part, les gouvernements de droite ont eu tendance à agir sur le coût de recrutement des jeunes en créant des incitations financières pour les entreprises. Ces avantages peuvent prendre la forme d'une réduction de charges (1986), de la prise en charge d'une partie du salaire (2002), d'une réduction du salaire minimum appliqué aux jeunes (1994) ou d'un assouplissement du Code du travail à travers l'introduction d'innovations réglementaire (2006). [...]
[...] Une remise à plat des organismes d'orientation doit donc s'accompagner d'une revalorisation qualitative de ces mécanismes. C'est l'enjeu de la création d'un grand service public d'orientation où tous les acteurs (Onisep, CIDJ, régions) vont devoir travailler main dans la main sous l'égide d'un délégué interministériel à l'orientation. Cette coordination se doublera de la mise en place d'une plate-forme téléphonique consacrée à l'information des jeunes. Rôle des missions locales : L'accompagnement des jeunes se traduit également par la mise en place d'actions de proximité. [...]
[...] Il s'agira principalement de ceux qui ont travaillé longtemps et sans interruption, et non de ceux qui sont en prise avec les plus grandes difficultés sociales. Parallèlement, alors que des jeunes de moins de 25 ans n'ont pas de complémentaire santé, l'aide actuelle pour les plus modestes qui n'ont pas accès à la Couverture Maladie universelle (CMU) sera doublée pour un coût de 30 millions d'euros. II. Le rapport au monde de l'entreprise comme levier majeur A. Des liens renforcés entre le système éducatif et l'entreprise Apprentissage, alternance et professionnalisation : L'entreprise est trop souvent absente de la sphère scolaire. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture