Les différentes politiques d'un Etat ont logiquement des répercussions sur les secteurs auxquels elles se destinent, mais on peut observer qu'elles ont indirectement un impact sur les industries en les favorisant ou en les défavorisant. La théorie du commerce international reconnaît ainsi depuis longtemps le pouvoir détenu par l'Etat sur les avantages comparatifs des nations. Ce qui découle de ce constat est que l'Etat peut ainsi être tenté de jouer un rôle plus direct afin d'aider ses firmes nationales à s'imposer sur des marchés tiers. Ce soutien peut être de deux sortes :
- une intervention interne, visant à orienter les ressources vers certains secteurs, la politique est alors « industrielle »
- une intervention externe, c'est-à-dire l'action sur les importations ou les exportations, la politique est alors commerciale.
Ainsi nous pouvons nous demander dans quelle mesure l'intervention de l'Etat peut-elle être justifiée et efficace dans le commerce international. Pour tenter d'y répondre, nous étudierons dans une première partie la pertinence des politiques industrielles et commerciales dans un contexte de concurrence parfaite, puis nous les étudierons en concurrence imparfaite.
Enfin nous aborderons les limites des modèles présentés ainsi que leurs premières vérifications empiriques. Dans le cadre de la concurrence internationale, l'intervention de l'Etat ou encore le protectionnisme peuvent s'avérer être des outils pertinents pour une nation, recherchant une situation meilleure que celle de ses concurrents. Lorsque les conditions de concurrence pure et parfaite sont vérifiées, le gain lié à l'échange entre les pays est bien plus intéressant que celui obtenu par des méthodes protectionnistes ou encore par une intervention étatiste.
Cependant, l'intérêt de ces politiques commerciales et industrielles réside au niveau de la correction des défaillances et distorsions du marché.
[...] A cela il faut en plus ajouter une des limites vues un peu plus tôt, à savoir l'impossibilité de connaître à l'avance les actions et réactions non seulement des firmes concurrentes mais aussi de leurs Etats d'origine. En effet, il parait difficile de concevoir que dans le cas ou les firmes nationales appliquent des politiques agressives (aussi bien en stratégie d'accommodation que de dissuasion), les agents étrangers ne réagissent pas a ces actions. Il serait irrationnel de leur part d'adopter un comportement de laisser-faire qui handicaperait leur économie nationale. [...]
[...] Dans le cas contraire le duopole est viable. Politique stratégique en cas de duopole non viable En considérant la matrice précédente, et en admettant que B on voit que cette matrice admet deux équilibres de Nash symétriques, qui sont les situations pour lesquelles aucune des 2 firmes n'a intérêt à modifier sa stratégie sous peine d'y perdre. Ces équilibres sont représentés par les couples de gains suivants : ; B et F ; 0). La politique optimale dans ce cas est une politique industrielle de subvention à l'entrée : l'état accorde à la firme domestique une subvention si elle décide d'entrer sur le marché. [...]
[...] Cependant, l'Etat peut avoir intérêt à aider sa firme par le biais d'une politique commerciale de subvention aux exportations, afin que celle-ci maximise son profit, ce qui aura aussi pour conséquence un gain pour la nation. Graphiquement, la courbe de réaction Rn doit se déplacer vers la droite jusqu'à couper Re au point S. Ce point S est le point de tangence entre la courbe de réaction Re et une courbe d'isoprofit de la firme nationale. S est donc un équilibre de Stackelberg, c'est-à-dire, la firme nationale est devenue leader sur le marché tiers et la firme étrangère est devenue follower. [...]
[...] Dans ce modèle la politique commerciale stratégique consiste à taxer les exportations de la firme nationale, ce qui est totalement l'inverse de la politique optimale du modèle Brander-Spencer. Elle permet le passage de Rn à Rn', on obtient ainsi un équilibre de Stackelberg qui est aussi un équilibre de Bertrand-Nash. L'entreprise domestique devient donc leader dans l'espace des prix. Le profit de la firme domestique est donc plus important qu'à l'initial car la courbe d'isoprofit Πn' se situe au-dessus de Πn. [...]
[...] De plus, il s'avère que cette subvention peut entraîner une externalité négative, se traduisant pas un surinvestissement inefficace des entreprises. En effet, certaines entreprises peuvent être amenées à entrer dans un marché proposant des subventions intéressantes, sans pour autant avoir comme principal objectif l'innovation. On assiste à une certaine contradiction entre les théories des politiques industrielles et commerciales et l'application de ces modèles par les décideurs publics. Ceci pouvant être expliqué par la notion de défaillance du marché différente chez les économistes et les décideurs publics. [...]
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