Lorsque Colbert créa en 1764 une Union Douanière entre les 5 grosses fermes au centre de la France, aucune accélération de la vie économique ne suivit car la conjoncture n'était pas favorable. Même si ça peut paraître trivial, il faut tout de même le dire, ce n'est pas parce qu'on construit des routes, des aéroports, des gares ou des ports que les gens à proximité échangeront plus : il faut d'abord une bonne situation économique pour avoir assez pour subvenir à ses besoins et pouvoir exporter. Il faut de plus, et c'est encore trivial, que les infrastructures assurent des services qui répondent à la demande et qui le font bien. Il ne faut pas de gâchis.
De plus, avec la construction d'infrastructures, certains commerces, certaines entreprises auront perdu la protection de la distance dont elles bénéficiaient, et elles peuvent parfois souffrir d'être mises en concurrence à une échelle plus grande et avec des structures plus efficaces.
Se pose également le problème de l'entretien. C'est l'un des plus gros défis auquel doivent faire face les PED. Une route si elle est convenablement entretenue dure environ 10-15 ans. Si elle n'est pas entretenue, elle durera 3 à 4 fois moins longtemps. C'est le même cas pour les locomotives : en Colombie par exemple, 35% ne sont pas utilisables parce qu'elles n'ont pas été entretenues. D'autant plus que souvent, lors de la construction d'une infrastructure, le coût d'entretien n'est pas pris en compte, dès lors, les fonds manquent sur le long terme.
Ensuite, croissance économique n'est pas développement. Quand cette croissance reste cantonnée à des secteurs précis de l'économie, toute la société n'en profite pas. Pour qu'il y ait développement, il faut que ces infrastructures se réalisent sur le long terme, et ne répondent pas qu'au besoin du marché sur le court terme, sinon on n'a que de la croissance.
[...] Quelles conséquences alors sur les échanges ? On pourrait croire que la création de péages, comme on l'a vu, ralentirait le temps de parcours car il faut s'arrêter à chaque fois. Mais si les routes sont meilleures, alors on va plus vite : dès lors, qui l'emporte ? Jusqu'en 1800, le coût de transport n'a pas cessé de diminuer, et si l'on regarde dans la vitesse : le cocher le plus rapide mettait 5 jours pour faire Londres Manchester en 1660, il mettait la moitié de temps pour faire la même distance en 1760. [...]
[...] Ensuite, croissance économique n'est pas développement. Quand cette croissance reste cantonnée à des secteurs précis de l'économie, toute la société n'en profite pas. Pour qu'il y ait développement, il faut que ces infrastructures se réalisent sur le long terme, et ne répondent pas qu'au besoin du marché sur le court terme, sinon on n'a que de la croissance. Le développement et la baisse du coût de transaction peuvent s'affranchir d'infrastructures Dans le document Fernand Braudel note que lorsque la conjoncture économique est favorable, alors l'économie peut s'accommoder de tout. [...]
[...] Enfin, une approche centrée sur l'observation : On observe ce qui se passe et on en fait un modèle : Infrastructure meilleure accessibilité régionale attraction de nouvelles activités nouveaux débouchés / création d'emploi développement économique. Un exemple plus récent du lien infrastructures / développement : la construction de l'A10. Pour étudier les effets des grandes infrastructures routières, comme la construction de l'A 10, les experts font des études avant-après ou avec- sans et combinent les 2 approches. Empiriquement, il faut mener une analyse coût / avantages pour voir si la construction d'une infrastructure aura un effet bénéfique. [...]
[...] Il y a plusieurs théories qui mettent en avant les aspects bénéfiques des infrastructures sur le développement : Une approche centrée sur la génération des flux d'échange. Les infrastructures de transport sont construites pour réduire la distance économique entre 2 points, améliorer les conditions de circulation et la fluidité du trafic. Les réductions de coûts doivent alors conduire à une extension des transactions et des échanges. En d'autres termes : plus les coûts de transport sons faibles, plus le volume des flux échanges est important. [...]
[...] Le gain de temps entre Poitiers et Bordeaux est de 42% et 70% des entreprises ont accru la fréquence de déplacement de leurs cadres. En matière de tourisme, les Parisiens qui étaient habitués à aller à La Rochelle déclarent à 60% y être allés plus souvent. La différence de priorité entre PED et Pays Développés pour assurer le développement d'une région Il faut cependant faire une distinction entre PED et pays développés. Dans les pays développés, le développement d'une région ne peut pas s'organiser autour d'un seul pôle central plus ou moins isolé. [...]
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