Le libéralisme a pour but principal de permettre à l'homme de disposer de l'ensemble des libertés qui lui sont permises, à la condition – en principe – que ses libertés ne nuisent pas à celles des autres. Conçue comme telle, cette philosophie permet la libre expression des opinions ainsi qu'une libre pratique des libertés de quiconque.
Au nom de cette liberté, et c'est ici que s'opère le lien de transposition entre la doctrine économique et la philosophie politique, le libéralisme critique donc toute intervention étatique dans la sphère privée : elle met l'homme au centre de celle-ci. C'est d'ailleurs ce que montre le philosophe Benjamin Constant dans son œuvre "La différence entre les Anciens et les Modernes".
Dès lors, selon cette philosophie, l'homme est responsable de ses actes et doit assumer seul les conséquences sans qu'on lui déclare ce qui est bon ou mauvais pour lui. Il jouit d'une totale liberté à cet égard. Justement, de ce fait, le libéralisme est consubstantiel à l'économie dans la mesure où c'est à travers cette sphère de la société qu'il s'exprime au mieux.
Aussi, refuser l'intervention de l'État dans l'économie revient à croire en l'ordre spontané et donc à placer au dessus de tout la libido sciendi et la raison.
[...] En effet, cette super structure impersonnelle, bien qu'elle dispose d'attributs régaliens lui permettant parfaitement d'assurer la bonne marche de la société qu'il gouverne, s'autorise de temps à autre à intervenir dans la sphère privée. Or, cet espace étant le cercle fermé de l'homme, il ne doit en aucun cas, selon les libéraux, s'immiscer dans l'espace privé. Cette philosophie se veut d'autant plus hostile à toute intervention étatique que, d'un point de vue historique, c'est la pensée monarchiste qui considère que l'État, en plus de ses attributs régaliens, se doit, au nom de la sécurité et de la protection des citoyens, d'intervenir dans l'espace privé. [...]
[...] Comme le souligne très justement Amartya Sen, il est impératif de lier le libéralisme et plus généralement les richesses qu'il permet de produire, à l'objectif de développement humain. Conçu comme tel, il définit lui même le développement comme étant Le processus d'expansion des libertés de base Il apparaît donc, libéral ou pas, que le libéralisme est une philosophie intimement liée à la discipline économique. Cependant, au vu du contexte actuel marqué par la mondialisation des échanges, est-ce un simple prétexte permettant aux plus riches de s'enrichir ou permet-il de développer nos sociétés ? [...]
[...] Puisque chaque protagoniste à l'échange aime donner un bien dont il n'a pas de peine à se libérer au profit d'un autre bien qui lui apporte satisfaction. Ainsi, l'échange est une procédure pacifique respectueuse du droit de résolution des intérêts par ailleurs antagonistes. C'est ce que prônait le philosophe Montesquieu dans son œuvre De l'esprit des lois, en parlant de doux commerce sous-entendant l'idée d'un commerce qui permette d'adoucir les mœurs par le jeu des interdépendances qu'il crée. Et à lui de résumer en mettant en lumière : Partout où il y a du commerce, il y a de bonnes mœurs B. [...]
[...] Comme souligné en introduction, le libéralisme est d'abord une véritable philosophie de vie dans la mesure où il accorde le primat à la raison de l'homme. En effet, les libéraux sont les enfants de la pensée des Lumières, lesquels jugent les hommes responsables d'eux-mêmes à partir du moment où ils détiennent la liberté de raisonner. Chaque acte engendré par l'homme doit se voir porté en conséquence et être apprécié ou réprimé par lui-même. Sa raison est sa plus grande richesse et il doit savoir distinguer ce qui est bon pour lui ainsi que ce qui ne l'est pas. [...]
[...] La nécessaire consubstantialité entre libéralisme et philosophie libérale. En effet, doit-on citer le fondateur du courant classique qui est devenu par la suite le courant libéral par excellence ? Il s'agit d'Adam Smith, lequel a soutenu dans son œuvre pionnière Recherche sur les causes et la nature des richesses des nations, que le modèle économique le plus efficace serait le libéralisme en tant que modèle fondé sur le libre- échange. Et ce, à plusieurs titres : en premier lieu, le libre-échange permet d'instaurer des échanges entre deux entités les rendant directement interdépendantes l'une au vis-à-vis de l'autre, évitant ou minimisant tout risque de guerre. [...]
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