Si la BCE n'a dans un premier temps pas géré la crise des dettes souveraines en Europe, se focalisant sur la gestion du secteur interbancaire par l'injection de liquidités, elle a finalement décidé en 2010 d'intervenir sur le marché des bons du trésor, c'est-à-dire de racheter de la dette publique sur le marché secondaire.
[...] Le Fonds, créé pour gérer la crise des dettes souveraines et destinées à être temporaire n'avait aucun fondement juridique et a été remplacé en 2012 par le Mécanisme Européen de Stabilité qui remplit le même rôle. Le MES a été critiqué comme consacrant la domination des marchés puisqu'il a pour objectif d'aider les États qui auraient des difficultés à y accéder. Par ailleurs on lui reproche de s'exposer aux mêmes limites que le FESF : comme ce sont les États membres qui garantissent ce nouveau fonds, il sera tout autant dépendant de leur notation. [...]
[...] D'autres au contraire saluent ce fonds qui a pour mission d'emprunter pour des pays qui n'ont pas accès aux marchés, grâce à la garantie de l'ensemble des pays européens. B. Perspectives d'évolution Certains économistes plaident aujourd'hui pour un rôle accru de la budgétaire au niveau budgétaire, tant au niveau surveillance (ce qui rassurerait les marchés) qu'au niveau aide apportée aux États. La BCE ne devrait selon eux ne pas avoir un strict objectif de contrôle de l'inflation, mais se préoccuper à l'instar de la FED également de croissance. [...]
[...] Ne pas agir alors que des États de la zone euro risquaient de faire faillite c'était prendre le risque d'une contagion de la crise de la dette à toute l'Europe. En outre, les obligations d'État influencent l'ensemble du marché, à trois titres : leur taux d'intérêt détermine en partie les taux s'appliquant aux banques et aux entreprises. Ensuite, les bons du Trésor sont très présents dans l'économie, notamment dans les banques qui les détiennent en grand nombre ; du coup, la perte de valeur des bons du Trésor affecte tout le système. [...]
[...] Cependant elle peut acheter de la dette publique en passant par le marché secondaire, celui où des investisseurs revendent les titres qu'ils ont achetés aux États. Cet instrument non-conventionnel est à sa disposition pour lui donner de la souplesse et lui permettre de faire face à une situation imprévue. En rachetant de la dette publique, la BCE a permis aux États en difficulté de se refinancer plus facilement. La justification de l'intervention de la BCE sur le marché des bonds du trésor réside dans l'idée de contagion. [...]
[...] Le programme pour les marchés de titre et le FESF A. Les raisons de l'intervention de la BCE Dans un premier temps la BCE s'est occupée des banques en allouant davantage de liquidités au marché interbancaire pour le stabiliser et éviter la propagation des tensions. Mais la crise s'est transformée en crise des dettes souveraines lorsque la Grèce a déclaré ses inquiétudes quant à la soutenabilité de sa dette, et la BCE a alors dû prendre la décision d'agir. Le tournant se situe en mai 2010. [...]
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