Pendant longtemps, la monnaie a été considérée comme un élément distinct de l'économie réelle, au point que de grands économistes ne s'y intéressaient pas, ou marginalement, pour tenter de comprendre le fonctionnement des marchés. « Insignifiante » pour John Start Mill, simple « voile » flottant par-dessus l'économie réelle pour Jean-Baptiste Say, la monnaie est vue par les tenants de l'école classique et par ceux de la théorie quantitative de la monnaie comme un bien économique comme un autre, dont la valeur est déterminée par le pouvoir d'achat et sur lequel les agents ajustent leurs décisions en fonction de leurs attentes : la monnaie a alors un caractère instrumental mais pas de fonctions propres. Ces théories suggèrent l'existence d'une certaine « dichotomie » entre le monde réel et le monde monétaire.
D'autres auteurs ont souligné les rôles social et institutionnel de la monnaie, d'abord à travers sa place première, de source même des marchés. Elle est également une institution sociale qui peut être mise au service de la liberté ou de la servitude par l'Etat selon ce qu'il choisit d'en faire. En tant qu'intermédiaire de l'échange, la confiance qu'on lui porte est déterminante. Là encore, le rôle de l'Etat est significatif en ce sens que c'est lui qui donne à la monnaie sa force de légitimité, lui servant ainsi de « garant symbolique » selon le mot de Michel Aglietta et André Orléan.
C'est à ce titre que l'Etat, par le biais de l'autorité compétente en la matière que représente la banque centrale, conduit des politiques monétaires. Les objectifs de la politique monétaire sont les mêmes que ceux décrits par Nicholas Kaldor dans son fameux « carré magique » : expansion, plein emploi, stabilité des prix et équilibre des paiements extérieurs. La réalisation de ces objectifs passe essentiellement par le contrôle de la liquidité bancaire à travers le niveau de monnaie « banque centrale » distribué aux banques de second rang ou le taux de réserves obligatoires, mais aussi par l'action sur les taux directeurs, qui ont une influence directe sur les taux d'intérêt des banques de second rang.
[...] Diatkine Sylvie, Théories et politiques monétaires, Armand Colin, Paris : 1995, pp 140. Landais Bernard, Leçons de politique monétaire, Ed. De Boeck, Paris : 2008, p Landais Bernard, Leçons de politique monétaire, Ed. De Boeck, Paris : 2008, p Landais Bernard, Leçons de politique monétaire, Ed. De Boeck, Paris : 2008, pp. 158-159. [...]
[...] Site de la BCE, page sur la transparence : http://www.ecb.int/ecb/orga/transparency/html/index.fr.html Ruffini Pierre-Bruno, Les théories monétaires, Ed. du Seuil, Paris : 1996, p Landais Bernard, Leçons de politique monétaire, Ed. De Boeck, Paris : 2008, p Diatkine Sylvie, Théories et politiques monétaires, Armand Colin, Paris : 1995, p Landais Bernard, Leçons de politique monétaire, Ed. De Boeck, Paris : 2008, p Diatkine Sylvie, Théories et politiques monétaires, Armand Colin, Paris : 1995, p Landais Bernard, Leçons de politique monétaire, Ed. De Boeck, Paris : 2008, p Landais Bernard, Leçons de politique monétaire, Ed. [...]
[...] De plus, le système financier assure une relativement bonne gestion des risques par différents biais, et notamment la diversification des risques dans les portefeuilles d'actifs, les prêts à long terme des intermédiaires de crédit qui permettent de lisser dans le temps les rendements des acteurs Cette analyse considère aussi que la finance permet de mobiliser l'épargne sur des projets à liquidité plus ou moins grande afin de rassembler tout type d'épargnants ; enfin, elle facilite les échanges, car en réduisant les coûts de transaction, elle autorise une plus grande spécialisation et favorise ainsi la croissance. B. Quelle forme de politique monétaire pour un système bancaire et financier favorable ? [...]
[...] L'inflation et sa variabilité, dans cette optique, seraient des déterminants de la production potentielle par tête, qui elle-même, avec le progrès technique, déterminerait le sentier de croissance de long terme. Dans ces modèles, l'hypothèse est faite que l'inflation abaisse le produit par tête de long terme dans ces périodes de transition qui doivent mener une économie sur la voie d'un sentier de croissance stable. Une des avancées majeures permises par ces modèles est également de montrer que la relation inflation croissance est en effet négative lorsque le taux d'inflation est très fort, par exemple au-delà d'un seuil de selon les estimations de William Easterly et Michael Bruno. [...]
[...] C'est une telle politique monétaire qui aurait selon Bernanke été menée aux États-Unis par la banque centrale pour générer dans les années 1970 des records d'instabilité en termes d'inflation et de production. Il conclut donc à la nécessité de limiter les politiques de type stop-and-go afin d'assurer une meilleure stabilité conjoncturelle du système dans son ensemble, dans les pays en développement d'une part, mais aussi dans les pays riches. En revanche, la politique monétaire peut se révéler particulièrement efficace dans la stabilisation économique : un article de Keith Sill, de la Banque de Réserve de Philadelphie, attribue ainsi à la politique monétaire des raisons de la meilleure stabilité américaine depuis les années 1980. [...]
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