La crise économique a dégradé les finances publiques, et le déficit public est un problème structurel en France, comme le rappelle la Cour des comptes. Celui-ci fait peser des risques sur la stabilité de l'économie. Il permet de financer l'action de l'Etat, et joue un effet contra-cyclique. L'ampleur actuelle des déficits publics serait ainsi justifiée par les nécessités de la régulation conjoncturelle.
[...] D'une part, le creusement du déficit génère un phénomène d'équivalence ricardienne. Les agents économiques anticipent des hausses d'impôt futures et accroissent leur épargne de précaution. Il n'y aurait donc pas d'incidence sur la consommation. Or la France fait déjà partie des pays où les ménages épargnent le plus de leur revenu disponible brut en 2008. Enfin, le dérapage des déficits génère des effets d'éviction. L'augmentation de la dette publique suscite une hausse des taux d'intérêt qui décourage l'investissement. Autrement dit la hausse de la demande publique a pour contrepartie une baisse de la demande privée, et les finances publiques restent durablement dégradées. [...]
[...] Enfin, la réduction des déficits publics est également une nécessité au niveau national. Celle-ci doit s'effectuer avant que les taux d'intérêt ne se resserrent étant donné qu'ils sont au plus bas. Or leur relèvement va renchérir la dette. Par ailleurs, la réforme constitutionnelle du 23 juillet 2008 prévoit que les orientations pluriannuelles des finances publiques doivent s'inscrire dans l'objectif d'équilibre des comptes des administrations publiques Or comme le souligne la Cour des comptes, l'équilibre des comptes des administrations publiques est renvoyé à un horizon indéterminé Ainsi, si laisser filer les déficits publics peut être un instrument de politique économique contra-cyclique, l'ampleur des déficits aujourd'hui permet de qualifier le redressement des finances publiques d'urgence comme le fait la Cour des Comptes. [...]
[...] Cela favorise la croissance économique et donc permet à long terme de générer plus de recettes et d'améliorer la situation des finances publiques. Le déficit est également un instrument de régulation conjoncturelle. Le déficit joue en effet un rôle contra-cyclique en période de récession. Selon les économistes keynésiens le déficit budgétaire peut avoir un impact positif sur la croissance. En période de crise, l'Etat peut pallier directement l'insuffisance des investissements privés par une politique d'investissements publics, par exemple avec des grands travaux. Toute relance des investissements a un effet multiplicateur. [...]
[...] Autrement dit le déficit public actuel n'est pas que conjoncturel. Cela résulte notamment de la forte croissance des dépenses publiques en volume, + du PIB en 2009, ou des baisses pérennes d'impôts qui engendrent un manque à gagner de 6 milliards en 2009. Par ailleurs il y a une porosité très forte entre le déficit conjoncturel et le déficit structurel puisque la résorption du premier repose sur des prévisions de croissance, notamment annexées au projet de loi de finances et ce ne sont que des projections. [...]
[...] Dès lors il s'agit d'analyser si le creusement des déficits publics est souhaitable en dépit des répercussions sur les finances publiques. Ainsi, les déficits publics peuvent être un instrument de politique économique, à condition de les maîtriser et de ne pas écarter leurs effets pervers. Toutefois l'ampleur des déficits structurels menace aujourd'hui la viabilité des finances publiques, ce qui rend nécessaire la réduction des déficits publics. I. Les déficits publics peuvent être un instrument de politique économique, à condition toutefois de les maitriser A. [...]
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